La qualité des soins et de l’accompagnement doit passer par la participation des usagers sous toutes ses formes. L’idée, affichée depuis la loi de 2002 sur les droits des patients, n’est pas nouvelle mais, dans une recommandation publiée le 22 septembre, la Haute Autorité de santé (HAS) entend pour la première fois la favoriser dans le secteur social, médico-social et sanitaire.
Faire entendre la voix des sans-voix
L’objectif ? S’appuyer sur un socle de connaissances pour que les résidents d’Ehpad, les personnes accueillies dans des dispositifs médico-sociaux, des centres d’hébergement… ne restent pas sans voix. Pour Christian Saoût, président du Conseil pour l’engagement des usagers à la HAS, il s’agit avant tout de « mieux prendre en compte l’expérience, les besoins et les préférences des personnes concernées pour améliorer le service rendu ».
Nouvelles pratiques professionnelles
Pour ce faire, la HAS propose d’identifier les bonnes pratiques et de les diffuser auprès des professionnels, des décideurs et des centres de formation. Certaines sont déjà à l’œuvre, comme la pair-aidance, qui se développe sur les champs de l’addiction, de la santé mentale ou de la précarité. Autre exemple, celui des jeunes de l’aide sociale à l’enfance (ASE), qui font de plus en plus valoir leur point de vue et dont le savoir, issu de leur vécu, est aussi légitime que celui des professionnels.
Des bénéficiaires moins stigmatisés
Pas moins de 150 initiatives ont déjà été repérées par la HAS comme apportant des bénéfices individuels et collectifs : satisfaction de voir son avis pris en compte, reconnaissance, valorisation, diminution des préjugés et de la stigmatisation, meilleure relation entre les personnes accompagnées et les professionnels, enrichissement des échanges, amélioration du travail en réseau et des prises en charge…
Un certain nombre de freins à soulever
Reste que l’engagement suppose d’y être bien préparé. Or il existe plusieurs freins à cette démarche, note la HAS, comme « la difficulté à supporter, en tant que professionnel, de ne pas tout savoir », ou encore « les peurs » et « les représentations contraires », le manque de temps, etc. Parmi les leviers à mobiliser pour lever les obstacles, la HAS suggère de miser sur l’empowerment, la formation des professionnels et des personnes concernées, l’implication de la gouvernance et de la direction des institutions, en particulier pour dégager des moyens et du temps à leurs équipes…
Les « Rendez-vous de l’engagement »
Enfin, afin que les bonnes intentions se traduisent en actes, la Haute Autorité de santé prévoit de mettre régulièrement en place des « Rendez-vous de l’engagement des usagers ». Plusieurs ateliers sont déjà programmés d’ici la fin 2020. En outre, l'institution réfléchit à une meilleure participation des personnes dans les conseils de la vie sociale des établissements sociaux et médico-sociaux.