Une « marée lente ». C’est ainsi que la fédération des Banques alimentaires décrit l’évolution du recours à l’aide alimentaire ces dernières années. Selon la dernière étude* du réseau, la demande a augmenté de 9 % à la fin de l’année 2022 pour s’établir à 2,4 millions de personnes. Sur une période d’environ deux ans, ce sont ainsi 400 000 nouveaux accueillis qui ont bénéficié des denrées redistribuées sur le territoire. Depuis 2011, où 820 000 personnes étaient recensées, le nombre de bénéficiaires a triplé.
94 % du public en dessous du seuil de pauvreté
De nouveaux profils sont par ailleurs touchés par la précarité. 17 % des personnes dénombrées sont retraitées et 17 % sont en emploi, parmi lesquelles 60 % en CDI et 66 % à temps partiel. Pour les usagers en emploi, le revenu moyen se situe 1 070 euros, tandis que pour ceux sans emploi, il est à 850 euros. Au total, 94 % du public se situe en dessous du seuil de pauvreté. « L’aggravation des problèmes de pouvoir d’achat se mesure par la part accrue des nouvelles personnes accueillies : plus du tiers d’entre elles ont recours à l’aide alimentaire depuis de moins de 6 mois (+ 3 % par rapport à 2020) », détaille la fédération.
Demande d'accompagnement social
L’enquête met également l’accent sur « une aspiration au « bien manger » malgré la précarité ». Le nombre de bénéficiaires sensibilisés à l’équilibre alimentaire progresse pour atteindre 58 % fin 2022. Les demandes en fruits et légumes sont passées de 7 % en 2014 à 32 % en 2022. « L’aide alimentaire reçue, contribue à l’équilibre alimentaire pour 83 % des personnes interrogées, soit plus de 10 % en deux ans », complètent les auteurs de l’étude.
Enfin, les deux tiers du public du réseau expriment le besoin de bénéficier d’un accompagnement social. Le chiffre grimpe à 78 % pour les étrangers et 95 % pour ceux hébergés par des services sociaux.
*L'enquête des Banques alimentaires est réalisée tous les deux ans depuis 2012. Pour cette édition, l’enquête a été effectuée du 29 septembre au 15 novembre 2022.
