Les conséquences de la pandémie de coronavirus sur l’emploi s’observent à bien des égards, alerte Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) dans un document publié ce jeudi 17 septembre. Alors que les chômeurs de longue durée risquent d’être confrontés à des « difficultés accrues » de retour à l’emploi, de nombreux salariés et travailleurs indépendants se retrouvent pour la première fois sans travail. Outre le profil des chômeurs, des modifications profondes du monde du travail sont à attendre.
« Parmi ces évolutions, citons la prise de conscience de l’urgence climatique, qui va accélérer la transition écologique et la création d’emplois qualifiés pour y répondre, détaille l’association. A noter également, le risque de disparition définitive de certains emplois sous l’effet d’un recours accéléré aux techniques du numérique et les mutations induites qui vont faire appel à de nouvelles compétences, ainsi qu’une plus large place donnée probablement au télétravail. »
Renforcer l’accompagnement des chercheurs d’emploi
Pour accompagner au mieux les demandeurs d’emploi pendant cette période inédite, Solidarités nouvelles face au chômage publie une série de mesures qui se répartissent entre sept axes de travail. Première piste de réflexion : investir collectivement dans l’accompagnement des chercheurs d’emploi. Pour cela, l’association préconise un suivi précoce et personnalisé des personnes au chômage, rappelant que si certaines sont autonomes, d’autres ont besoin d’un « accompagnement continu, parfois même, d’un soutien psychologique ». Dans le même sens, la structure recommande de renforcer les moyens de Pôle emploi. « A cet effet, des partenariats tissés avec des associations seraient opportuns, de même que la qualification de “tiers de confiance” accordée à des associations qui se consacrent à l’accompagnement de chercheurs d’emploi, en complémentarité au service public de l’emploi. »
Concernant la formation, une des mesures souhaitées consiste à mettre en place des « parcours d’intégration » qui permettraient de faire coïncider les orientations des demandeurs d’emploi et les besoins en main-d’œuvre. Ces parcours couvriraient aussi bien les dimensions relationnelles, de travail en équipe, d’utilisation du numérique, « voire du français ». « A une formation limitée dans le temps doit se substituer un parcours appelé à se poursuivre dans l’entreprise. L’implication de l’entreprise suppose qu’elle s’ouvre au risque de recrutement de profils inconnus pour elle, et qu’elle investisse dans l’intégration », souligne SNC.
Un indicateur intégré au bilan social de l’entreprise
L’association met également en lumière la nécessité de mieux reconnaître socialement les chercheurs d’emploi, leurs compétences et leur démarche. Cela impliquerait de répondre systématiquement aux candidatures envoyées et d’expliquer les raisons qui mènent à un refus d’embauche.
Pour « donner une réelle chance » aux recrutements des chômeurs, les employeurs pourraient par ailleurs favoriser les périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP) et développer des recrutements par simulation. Cette méthode consiste à construire des exercices permettant d’évaluer concrètement chez les candidats les capacités nécessaires à un poste de travail. Enfin, le SNC recommande de créer un indicateur intégré au bilan social de l’entreprise qui formaliserait le pourcentage d’embauches de chercheurs d’emploi, en mentionnant ceux de longue durée. Aujourd’hui, près de 80 % des chercheurs d’emploi ne s’estiment pas « suffisamment soutenus ou aidés par les institutions et les entreprises » dans le cadre de leur recherche, selon le dernier baromètre du SNC.