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Autisme : en Loire-Atlantique, deux cultures, une prise en charge

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Crédit photo caplan/maisonnée TSA
A Blain, en Loire-Atlantique, deux structures du médico-social et de la santé coopèrent pour prendre en charge, au sein d’une maisonnée, des adultes porteurs de troubles du spectre autistique en situation très complexe. L’initiative préfigure la création des unités résidentielles inscrites au plan « autisme ».

Ils sont quatre résidents. Seulement. Atteints d’autisme associé à des troubles sévères du comportement, ils occupent une maisonnée aménagée dans une aile du centre hospitalier spécialisé de Blain, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Nantes. Autour d’eux, un accompagnement sur-mesure, avec une équipe composée de soignants et d’éducateurs (assistant de service social, aide médico-psychologique, aide moniteur-éducateur, infirmier, psychologue, psychiatre, ergothérapeute…). Au total, en équivalent temps plein, une douzaine de professionnels formés spécifiquement aux problématiques de l’autisme et réunis autour d’un projet : répondre aux besoins de ces personnes parfois prises d’accès de violence, dont les temps de contention ou en chambre sont importants. A ce jour, les solutions manquent cruellement. Ni les établissements médico-sociaux, ni les hôpitaux psychiatriques n’apportent une prise en charge réellement satisfaisante. « Les troubles de ces patients sont incompatibles avec la vie collective d’une maison d’accueil spécialisée (MAS). Il leur faut des environnements stables avec des espaces confinés, du cocooning, explique le tout jeune retraité Jacques Martin, alors directeur des soins, de la qualité et de la gestion des risques à Epsylan, établissement psychiatrique de Loire-Atlantique Nord. Il en va de même dans nos unités de soins au long cours : la cohabitation avec les autres est compliquée et le turn-over des patients et des personnels n’est pas favorable à un bon accueil. »

En pleine crise sanitaire, débordé par la demande exponentielle en soins psychiatriques, Epsylan s’est rapproché de Cap’Lan, qui regroupe des établissements publics médico-sociaux sur le même territoire. Les deux structures étaient déjà liées par un partenariat. Ne restait plus qu’à le renforcer et à convaincre l’agence régionale de santé de la nécessité d’une expérimentation. Avec un budget de 900 000 € par an, la maisonnée TSA accueille ses quatre résidents pour une période de deux ans, renouvelable une fois. Elle a vocation à les stabiliser pour les orienter, à terme, vers une structure de type MAS ou foyer d’accueil médicalisé. Des accompagnements individuels ou en très petits groupes favorisent les temps d’activité et d’apprentissage, avec des outils spécifiques de type ABA ou PECS. Entre les quatre résidents, le contact s’effectue en douceur : ils se côtoient la journée, notamment lors de sorties.

Moins de temps de contention

Un an après son lancement, le dispositif, pérennisé fin 2021, affiche des résultats : « On constate une nette amélioration des troubles. A leur arrivée, ces patients pouvaient rester 20 heures sur 24 en chambre. Aujourd’hui, ils se sont ouverts à la socialisation, ont plus de liberté et moins de temps de contention », remarque Charlotte Gaignon, directrice du pôle « accompagnement et soins » de Cap’Lan.

Le lancement a pourtant été délicat. Plus qu’ailleurs, le recrutement du personnel s’avère difficile. Et la première année a été marquée par un certain turn-over. « Il a fallu roder les membres de l’équipe, qui ne se connaissaient pas, n’avaient pas de réflexes communs. On a ajusté en insufflant plus de temps de cadre pour apporter de la contenance et accompagner les professionnels », explique Jacques Martin. Signe d’intérêt, Epsylan et Cap’Lan envisagent de doubler la capacité d’accueil avec l’ouverture d’une seconde maisonnée. Le modèle ne devrait plus tarder à être décliné : le 4e plan « autisme » (2018-2022) prévoit la création d’ici trois ans de 240 places d’unités résidentielles sur le territoire. En région Paca, l’Adapei a été retenu pour ouvrir une unité de six places à Pierrefeu-du-Var.

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