Ah, le joli mois de mars ! Et pas de mais, s’il vous plaît. Le printemps n’est-il pas de mars, et non de mai ? La vieillotte chanson de fleurettes nous en causait déjà. Mais nous voilà au mois de mars. Que retenir de ce mois qui débute par des bourgeons, trop tôt éclos ces temps-ci, puis par une journée fanée comme celle du 8 mars.
Mais mai… Pourquoi fanée ? Qu’en sera-t-il cette année ? Journée planétaire ? Oui, comme chaque année, une semaine et quelques tétons après, nous arrive la Journée mondiale du travail social. Et que le premier qui rit soit puni.
Lorsqu'on vient d'en rire
Saison des travailleuses sociales ? Point du tout. D’ailleurs, ces dames que le film de François Ruffin et Gilles Perret mit en scène n’en rirent point.
A peine nominées, même pas décorées.
L’intention était galante. « Quelle mâle gaieté, si triste et si profonde, que, lorsqu’on vient d’en rire, il faudrait en pleurer », écrivait le vieux Molière. Il ne s’agissait pas de femmes savantes, nous parlons ici de femmes qui travaillent.
Car le 7 mars, veille de la Journée de la femme, à la tombée de la nuit, une jeune femme se demandait, arpentant une rue, de retour de sa journée de labeur : quel anniversaire ?
Pardon pour le gros mot
Un Abribus croisa alors son chemin : une journée ?
Mais c’est trop peu ! La voilà devant une affiche célébrant… le mois de l’Egalité Homme-Femme ! Allons bon, le lendemain s’annonçait donc bien long.
Car en matière d’égalité, il s’agit aussi d’égalité salariale. Pardon pour le gros mot. Pardon aussi d’aborder la question de la reconnaissance. Cette reconnaissance des travailleurs sociaux se lit dans les yeux des personnes avec qui elles ont lié une relation. Avant tout.
La connaissance, en revanche, des métiers du travail social se résume trop souvent à de sombres informations servies à 20 h, une heure de grande audience où, quand il n’est pas question de géopolitique martiale, le fait divers divertit et horrifie.
Et le 15 mars, prenons le pari qu’aucune édition grand public n’évoquera le métier de travailleur social.
Raison de plus pour lire les ASH, ses pages qui ouvrent le débat et se saisissent de l’occasion pour engager une véritable réflexion sur le sens des métiers.