Venu d’Amérique du Nord et très développé dans les pays nordiques, le métier de « care manager »(1) est encore méconnu en France. Pourtant, son rôle est primordial : il est chargé de coordonner les différentes prestations d’aide et de soins à domicile auprès des personnes âgées et/ou en situation de handicap. C’est lui qui évalue leurs besoins dans le cadre d’un maintien à domicile ou d’un éventuel placement en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Un rôle précieux auprès des seniors et des aidants mais aussi « un métier à mieux définir et valoriser » selon l’ancienne ministre du Travail, Myriam El Khomri, autrice d’un rapport sur les métiers du grand âge en 2019. C’est dans cette optique que la société Marguerite, entreprise d’orientation et d’accompagnement à destination des personnes fragiles et de leurs proches aidants, et l’organisme de formation Centr’AD ont lancé, en février 2021, le premier parcours de formation à cette profession.
Créé en partenariat avec Evolia 93, plateforme de services à la personne en Seine-Saint-Denis, ce cursus est ouvert à tous les professionnels du secteur sanitaire, social et médico-social et financé au titre de la formation professionnelle. Lors de cette première session, onze stagiaires (auxiliaires de vie, référents qualité, responsables de secteur, notamment) ont suivi pendant six mois, à raison d’une journée mensuelle, un programme alternant théorie et pratique. « Les objectifs de la formation sont de permettre aux candidats de connaître et comprendre les différents acteurs et dispositifs d’aide du secteur. Mais aussi de développer leurs capacités d’analyse afin de réaliser des évaluations et un diagnostic des situations », explique Virginie Copin, formatrice et care manager chez Marguerite.
Au-delà d’un enseignement sur le rôle et les missions du care manager, les candidats ont appris ce qu’est un projet individualisé de vie, quel est le rôle spécifique de l’aidant et ses attentes, ou encore à communiquer avec les acteurs de l’aide à domicile.
Montée en compétences
Auxiliaire de vie au sein de l’association SBD qui intervient dans l’accompagnement des personnes fragiles à domicile à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Fatma Sadadou a intégré ce parcours afin de progresser : « Je n’avais pas vraiment de possibilité d’évolution professionnelle ou alors je m’éloignais du terrain. Or, si je suis auxiliaire de vie, c’est avant tout pour être auprès de la personne, la connaître, l’aider, construire son “parcours de vie”. Grâce à cette formation, ma prise en charge de la personne est plus complète. Désormais, je sais vers qui me m’adresser pour trouver les solutions les plus adaptées. Je pose un autre regard. Quand j’arrive, je vois immédiatement ce que je peux faire, comment améliorer la situation. »
Le second cycle de formation doit débuter début mars. Les stagiaires seront cette fois essentiellement des professionnels de santé (infirmières, infirmières coordinatrices, assistantes gérontologiques) ou des personnels d’Ehpad.
(1) Traduction littérale : gestionnaire du soin – Voir ASH n° 3145 du 31-01-20, p. 36.