L’insertion professionnelle et le manque de loisirs « licites » sont au cœur d’un partenariat récemment noué entre le service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) et l’unité départementale du Tarn-et-Garonne. Ils font partie des sept facteurs de risque de récidive « nécessitant une action approfondie ». C’est pourquoi, pendant un an, le département va proposer aux personnes suivies par l’administration pénitentiaire un programme d’accompagnement de huit semaines en moyenne fondé sur des activités à « dimension éducative et citoyenne ». « Nous travaillons sur l’“employabilité” des personnes, explique Nathalie Vitrat, directrice de l’unité départementale. Pour pouvoir s’insérer ou se réinsérer professionnellement, il faut avant tout qu’elles régularisent leur situation administrative, récupèrent une bonne hygiène de vie, sachent évoluer en équipe et respecter des horaires. » Le dispositif, porté par l’organisme de formation Instep, comprend ainsi des plages individuelles dédiées à la construction du projet professionnel, mais aussi des plages collectives consacrées aux jeux coopératifs, aux activités sportives et culturelles, lors desquelles le « vivre ensemble » et la communication sont travaillées.
Selon Nathalie Rambert, directrice fonctionnelle des services pénitentiaires d’insertion et de probation du Tarn-et-Garonne et du Gers, le programme se distingue par sa souplesse. « Rien n’est figé, les personnes peuvent entrer et sortir tout au long du parcours et la durée du programme peut varier d’une personne à l’autre. Si certaines n’auront besoin que de quatre semaines, d’autres pourront bénéficier de cet accompagnement pendant dix ou douze semaines. » De la même manière, les individus possédant un statut d’intérimaire ont la possibilité, s’ils l’estiment nécessaire, de resuivre certains modules à la fin d’une mission.
Autre volet de ce partenariat : la sensibilisation des acteurs du réseau de l’insertion par l’activité économique (IAE). Le Spip et l’unité départementale se sont engagés à intervenir auprès de ces structures pour leur apporter « un éclairage » et des outils afin de mieux accompagner le public placé sous main de justice. « Il s’agit de faire tomber certaines représentations et inquiétudes par rapport à la prise en charge de ces personnes », souligne Nathalie Rambert, rappelant que, dans le département, 26 % d’entre elles sont âgées de moins de 26 ans et que 30 % ont entre 26 et 36 ans. Une fois que les individus sont intégrés à une structure, l’Instep restera par ailleurs en lien avec l’employeur pour effectuer un suivi et s’assurer que l’adaptation se passe au mieux. A la fin de cette année expérimentale, un bilan d’évaluation doit avoir lieu. « L’objectif est de pérenniser le dispositif à l’échelle du département et, pourquoi pas, d’essaimer dans d’autres territoires », espère Nathalie Vitrat.