A l’occasion de la journée internationale de la lutte contre les maltraitances faites aux personnes âgées, ce 15 juin, la Fédération 3977 vient de dévoiler ces nouveaux chiffres. Pour le seul 1er trimestre 2022, la plateforme téléphonique a reçu 2 424 alertes, soit une hausse de 40% par rapport au 1er trimestre 2021. Sur l’ensemble de l’année 2021, la Fédération de lutte contre la maltraitance des personnes âgées et handicapées a constaté une forte croissance des signalements : 8 830 alertes, soit une augmentation de 22% par rapport à 2020.
Selon la Fédération, cette explosion des appels est une des conséquences de la crise sanitaire, des confinements mais surtout de la médiatisation des scandales en Ehpad avec, entre autres, les révélations sur le groupe Orpea dans Les Fossoyeurs. « La forte réprobation qui a suivi a libéré la parole des témoins de ces maltraitances, et un flux massif et inédit d’alertes issues des établissements médico-sociaux a été enregistré », assure-t-elle.
A domicile plus qu’en établissement
Cependant, la Fédération assure que tous les types d’établissements sont concernés (publics ou privés, commercial ou à but non lucratif) par la maltraitance et que celle-ci est liée « à des effectifs insuffisants, une formation embryonnaire voire inexistante, une organisation ou un management défaillant des équipes, ou encore des directives inappropriées, et pas seulement avec des mesures de rationnement comme celles identifiées au sein du groupe Orpea ».
Toutefois, en 2021, 73% des maltraitances ont lieu à domicile et dans 48% des cas la personne mise en cause est issue de l’entourage familial, contre 34% des professionnels. Et si les personnes âgées de plus de 60 ans sont les plus affectées (73%), les maltraitances concernent aussi les personnes en situation de handicap (27%). Enfin, la fédération 3977 indique que 32 % des signalements concernent des maltraitances psychologiques, 18% sont des actes physiques, 15% des négligences involontaires ou encore 12% des maltraitances financières.