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Financement du Ségur : dans de nombreux Ehpad, le compte n’y est pas

FRANCE-SOFT GYM FOR SENIOR CITIZENS-OCCITANIA

Photo d’illustration.

Crédit photo Aline Morcillo / Studio Hans Lucas via AFP
Ehpad - Le Ségur de la santé prévoit une revalorisation des salaires pour les professionnels en Ehpad. Mais sur le terrain, plus d’un an après sa mise en œuvre, la compensation financière versée par l’Etat demeure insuffisante.

Si les revalorisations salariales liées au Ségur de la santé ont été unanimement saluées comme une avancée, leur financement n’est pas sans poser certaines difficultés. En septembre dernier, les acteurs du grand âge déploraient que les dotations de l’Etat ne couvrent pas l’intégralité des dépenses liées à ces hausses de salaires. Publiée le 16 novembre dernier, une instruction budgétaire était censée régler le problème.

Or, à ce jour, bon nombre d’Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) dénoncent encore des manques à gagner. Et les écarts sont parfois très significatifs, comme le montre une enquête flash réalisée en interne par la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa ).

Le différentiel négatif entre le besoin réel et la dotation Ségur pour l’année 2021, toutes structures confondues (fonction publique territoriale et hospitalière, privé non lucratif ou privé commercial), s’élève à 25 652 € par an en médiane. « Mais cette médiane cache des valeurs extrêmes et très préoccupantes, allant parfois jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros », assure Jean-Pierre Riso, président de la Fnadepa.

« Alors que l’instruction budgétaire était censée gommer les différentiels et rééquilibrer les budgets, force est de constater que ce n’est pas le cas, note Eric Fregona, directeur adjoint de l’Association des directeurs au service des personnes Agées (AD-PA ). D’après nos premières estimations, cela concerne 40 à 60 % des établissements, avec des trous allant de 20 000 à 220 000 €. »

La prime « grand âge » aussi

L’enquête montre qu’il existe aussi un problème de financement de la prime « grand âge ». L'écart négatif entre le besoin réel et les montants alloués se situe, toutes structures confondues, à 17 000 € en médiane. « L’Etat ne peut pas dire qu’il n’est pas au courant de la situation. Nous avons en effet communiqué les résultats de notre enquête aux ministres concernés, Olivier Véran et Brigitte Bourguignon », affirme Jean-Pierre Riso.

Un courrier resté lettre morte à ce jour. Or les conséquences sont déjà perceptibles. Car si certains établissements peuvent puiser dans leurs réserves, ce n’est pas le cas pour tous. « Nous avons des adhérents qui ont été obligés d’arrêter le versement de la prime, assure le président de la Fnadepa. C’est inacceptable. »

Cette situation serait la conséquence de la sous-estimation initiale du nombre de salariés à revaloriser, veulent croire les acteurs du secteur. « Mais comme l’Etat ne répond pas à nos alertes, nous ne pouvons en être sûrs », s’irrite Eric Fregona, qui demande à ce que « le gouvernement respecte ses engagements dans les plus brefs délais ».

Pour cause, comme le révèle encore l’enquête de la Fnadepa, en raison de la sous-dotation, 15,8 % des établissements ont été contraints, par manque de personnel, de fermer des lits. Avec une moyenne de trois à quatre lits par structure.

Contactés par les ASH, le ministère de la Santé et son cabinet chargé de l’autonomie n’ont pas donné suite à notre demande.

 

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