L’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) demande la réécriture du protocole en vigueur dans les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) depuis le 13 mars. Pascal Champvert, son directeur, constate que si « la majorité des 7 000 Ehpad appliquent les assouplissements » autorisés par ce texte, « ce n’est pas le cas dans tous les établissements ».
Une situation également dénoncée par de nombreux collectifs de familles de résidents. « Le protocole daté du 13 mars est truffé de petites phrases qui restreignent les grands principes généraux, regrette le directeur de l’association. Derrière les grands principes, il y a des mesures très restrictives ». C’est pourquoi il demande la modification de ce texte.
En guise d’exemple, Pascal Champvert regrette que « la détection d’un cas parmi les résidents ou les professionnels des Ehpad [doive] conduire à une remise en cause immédiate des mesures d’assouplissement dans les établissements touchés ». Une autre phrase va selon lui à l’encontre d’un assouplissement : « Sans une vaccination massive des professionnels, un retour à la normale dans les établissements ne sera pas possible. »
« Les mêmes droits que l’ensemble des Français »
Le directeur de l’AD-PA observe que « si la vaccination des professionnels a progressé, elle n'est pas massive. Nous étions à 20 % au début de la campagne, nous sommes aujourd'hui aux alentours de 50 %. Dans cette hypothèse, un retour à la normale n’est pas possible avant de longs mois. » Enfin, toujours selon ce protocole, les visites et les promenades aux alentours des établissements sont « possibles », quand Pascal Champvert estime qu’elles doivent être « libres ». Il part donc du principe que « les résidents, a minima ceux qui sont vaccinés ou qui ont eu le covid il y a moins de six mois, doivent avoir exactement les mêmes droits que l'ensemble des Français ».
Le ministère chargé de l’autonomie, sollicité par de nombreuses organisations de familles et par les acteurs du secteur, a organisé une réunion vendredi 30 avril. « Compte tenu de l'amélioration de la situation épidémiologique et avec la levée progressive des restrictions à partir du 3 mai […], le cabinet va se coordonner avec le comité consultatif national d’éthique pour réfléchir collectivement à une nouvelle série de recommandations visant à assouplir à nouveau les mesures en Ehpad », nous a indiqué le cabinet de Brigitte Bourguignon. Pas exactement la réponse espérée par les acteurs du secteur.