Actualités sociales hebdomadaires - Quelles sont les premières réactions après la publication du livre ?
Laurent Garcia : C'est très mouvementé. On ne pensait pas que le public se saisirait autant du sujet. Même si beaucoup de personnes, n'ayant pas encore lu le livre, s'imaginent que nous faisons de l'Ehpad bashing, ce qui n'est pas le cas. Le tapage médiatique peut faire avancer les choses. Cela met la lumière sur ce système et c'est ce que nous voulions. J'ai reçu un appel de Claire Hédon, la Défenseure des droits. Dominique Simonnot, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, veut me rencontrer la semaine prochaine. C'est très positif. Nous attendons les retours d'Orpea parce que nous avons appris que le groupe n'avait pas le livre. Nous l'avons donc livré par coursier à tous les directeurs régionaux ce jour.
Quid des déclarations du gouvernement annonçant une enquête flash ?
C'est du pipeau. Depuis lundi, les cabinets de Brigitte Bourguignon, Ministre déléguée chargée de l'autonomie et d'Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, nous appellent pour avoir le livre. Comme tout le monde, ils n'avaient lu que les bonnes feuilles du Monde. Nous avons été reçus par un certain nombre de députés de tous bords à l'Assemblée nationale. Mais nous ne voulons pas d'une récupération politique. Nous attendons, nous sommes aux aguets.
En septembre dernier, vous annonciez la création d'un Observatoire du grand âge. Qu'en est-il ?
Dans dix jours, cet Observatoire sera officiellement lancé. Mais il ne permettra pas de résoudre tous les problèmes. La solution est de créer une autorité administrative indépendante pour contrôler les Ehpad. Ce n'est pas notre association qui va tout révolutionner. Nous allons nous battre pour que cette autorité existe. Et nous espérons que le gouvernement se saisisse de cet enjeu. Nous allons voir si les politiques s'en emparent et comment. Notre objectif est que cette affaire ne retombe pas dans l'oubli dans une semaine. Le gouvernement est au pied du mur. Il est obligé de réagir. En attendant, je reçois des centaines de messages de soignants, de professionnels de terrain qui nous remercient d'avoir parlé de ces dérives.