Selon un rapport sénatorial de mars 2022, 30,2 % de la population française vit dans un désert médical (62,4 % en Ile-de-France). Connue depuis des années, cette situation est largement documentée. Selon une récente étude de l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé), ces disparités territoriales affectent notoirement les personnes âgées.
Intitulé Les inégalités territoriales de financement et d’accessibilité des soins médico-sociaux : quel impact sur les dépenses de santé des seniors ?, ce rapport souligne, entre autres, qu'une personne âgée de 75 ans et plus sur quatre vit dans une zone faiblement dotée en termes d’offre médico-sociale, que ce soit à domicile et en établissement.
Quatre variables représentatives ont été pises en compte : les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les résidences autonomie, les services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) et les infirmières libérales. En fonction de ces variables, l’institut a découpé la France en cinq zones :
- des territoires de vie avec une offre importante d’Ehpad où résident près de 1,4 million de personnes âgées de 75 ans et plus, soit 14% des seniors, principalement dans l’ouest du pays (Bretagne, Pays de la Loire) et dans certaines régions plus centrales (la Bourgogne et le nord du Languedoc-Roussillon).
- des territoires qui ont une meilleure accessibilité aux résidences autonomie.
- des territoires où l'offre en infirmières libérales est abondante, à savoir le sud du pays et les littoraux. Elle représente environ un million de personnes âgées de 75 ans et plus, soit 18 % des seniors.
- des territoires caractérisés par une bonne accessibilité à l’offre de Saad, où résident près de 500 000 seniors, principalement dans les régions du centre.
- des terrtoires qui englobent des déserts médico-sociaux et où vivent environ 1,5 million de personnes âgées de 75 ans et plus, soit près de 25 % de cette poppulation. Ils se trouvent dans l’ensemble des départements français mais sont plus présents en Ile-de-France, dans les Alpes, le Jura, en Charente-Maritime, en Dordogne et en Alsace-Moselle.
Selon l’Irdes, « le manque d’accès aux soins médico-sociaux peut créer des besoins de soins non satisfaits qui contribuent à la détérioration de l’état de santé des personnes fragiles (provoquant des chutes, de la déshydratation, etc.), et augmentent le besoin de soins médicaux ambulatoires ou hospitaliers plus chers ».
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