En dépit d’une considération plus importante ces dernières années, la vie affective, intime et sexuelle des personnes âgées reste trop souvent à la marge du fobctionnement des établissements et services. Encore plus lorsqu’il s’agit des seniors LGBT+. C’est pour mettre fin à cet « impensé social » que le Cercle Vulnérabilités & Société a publié, ce mardi 20 juillet, une note de position intitulée « Etre soi jusqu’au bout de la vie en établissement et à domicile. Les seniors LGBT+, éclaireurs d’une révolution de l’intime ».
Dans ce document, co-construit avec l’Armée du Salut, Adef Résidences, la Croix-Rouge Française, Domitys, France Alzheimer, Korian, et la Fondation Partage et Vie, le think tank formule « 32 propositions opérationnelles visant à aider les établissements et services à prendre résolument en compte la vie affective, intime et sexuelle en tenant compte du parcours de vie et de la singularité de chacun ». Un sujet d’autant plus important que les établissements vont prochainement être confrontés à l’arrivée massive de résidents issus de la génération « baby-boom », « qui a aspiré toute sa vie à jouir sans entrave ».
« Favoriser le bien-vieillir LGBT+ »
Cette note repose sur ce postulat : « favoriser le bien-vieillir LGBT+, c’est tout d’abord rompre avec l’invisibilité, subie ou choisie, qui caractérise la vie affective, intime et sexuelle des personnes âgées, et qui les condamne trop souvent au silence et à l’isolement ». Ainsi, parmi les principales propositions figurent la possibilité de fournir en libre-service des préservatifs de manière discrète dans les établissements, le développement de lits doubles médicalisés, de référents « vie affective, intime et sexuelle », de groupes de parole animés par le psychologue et/ou un sexologue et de projets d’établissement affinitaires.
Le document précise que « favoriser le bien-vieillir LGBT+ en établissement ne saurait se réduire à la seule prise en compte de la vie affective et sexuelle». Il « doit se comprendre comme une démarche visant à respecter la prise en compte de l’humain dans toute sa singularité, et la santé dans toutes ses composantes (physiques, mais aussi sociale, psychique, spirituelle, etc.). Plus encore, la création d’un environnement inclusif en établissement pour les personnes doit venir renforcer le bien-être et le bien-vieillir ». Cette note insiste sur « la nécessité de favoriser une offre de service élargie, qui tient compte de la dimension culturelle des identités de genre et orientations sexuelles ».
Il est enfin souligné que nombre de ces propositions sont susceptibles de s’appliquer à domicile ou dans des dispositifs d’habitat alternatif.