« Alors que l'inflation est de l'ordre de 6 % et l'augmentation des prix alimentaires de plus de 10 % certains départements n'ont pas revalorisé les budgets des établissements et des services à domicile les conduisant, soit à restreindre les prestations notamment alimentaires, soit à générer des déficits inquiétants. » Tel est le principal constat de l’enquête « Les départements où il ne fait pas bon vieillir » de l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) publiée vendredi 29 septembre.
Plus précisément, l’association pointe du doigt les départements des Alpes-de-Haute-Provence (avec une hausse de 1 % de son budget en 2023), des Hautes-Alpes (+ 1 %), de la Moselle (+ 1,5 %), de l’Oise (+ 1,5 %) et de la Vienne (+ 2 %). Elle épingle aussi les Yvelines (+ 3,1 %) et les Hauts-de-Seine (+ 2 %) pour une tout autre raison. « Ces deux départements sont les seuls à refuser d'appliquer l'augmentation des salaires dans les services à domicile. C'est inacceptable, s’insurge Pascal Champvert, le président de l’AD-PA. Par conséquent, dans ces départements, les services sont en grande difficulté. »
« Certains jouent le jeu »
« Quand il y a une augmentation des prix des produits alimentaires de 10 % et une hausse des budgets de 2 %, cela revient à baisser la prestation repas de 8 % dans les établissements. Cela veut donc dire que l'on demande aux directeurs de compter les biscottes comme le dénonçait Victor Castanet dans Les Fossoyeurs », ironise-t-il.
Mais certains départements « jouent le jeu » et soutiennent les structures pour personnes âgées. Il s’agit du Cantal (avec une hausse de 6 % de son budget en 2023), de la Charente-Maritime (+ 5,2 %), du Maine-et-Loire (+ 5,25 %), du Morbihan (+ 6 %), des Pyrénées-Orientales (+ 5 %), de la métropole du Grand Lyon (+ 5 %) et des Vosges (+ 6 %).
Création d’un observatoire des politiques départementales
« Nous n'engageons pas une épreuve de force mais une épreuve de transparence », assure Pascal Champvert. Le président de l’AD-PA prend pour preuve la création, par l’association, d’un Observatoire des politiques départementales. « Nous ferons connaître ceux qui en 2024 auront fait de réels efforts et ceux qui irrémédiablement méprises les personnes âgées, leurs familles et les professionnels du domicile et/ou des établissements, indique-t-il. Mais nous sommes prêts au dialogue car nous souhaitons que les départements se saisissent de cette démarche pour évoluer, faire bouger les lignes. »
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