Ces dernières semaines, l’éventualité d’une loi « générations solidaires » et non plus « grand âge et autonomie » revient dans l’actualité. La possibilité d’une présentation du projet de loi d’ici la fin du mois de juillet est évoquée. Une réunion avec les différents acteurs du secteur a eu lieu le 9 juin dernier. Réunion qui « ne saurait être considérée comme un temps de concertation », estiment la Fédération du service aux particuliers (Fesp) et la Fédération des services à la personne et de proximité (Fédésap).
Dans un communiqué de presse commun publié jeudi 8 juillet, les deux grandes fédérations du domicile ne ménagent pas le gouvernement. A propos de la réunion du 9 juin, elles précisent que celle-ci n’a consisté qu’en « une présentation sur un diaporama, au contenu parfois vague, du projet de réforme de l’autonomie, qui, entretemps, a évolué ». Elles demandent donc au gouvernement « d’engager un dialogue avec les acteurs du secteur » et lui expriment « leurs réserves tant sur la méthode que sur le calendrier et le contenu de la loi ».
Soigner plutôt qu'accompagner
Alors qu’un avant-projet de loi a fuité dans la presse – le cabinet de madame Bourguignon avait indiqué à l’époque aux ASH qu’il s’agissait d’un « document de travail qui n’engageait pas le gouvernement » –, la Fédésap et la Fesp se montrent particulièrement critiques. Ce texte « privilégie le prisme des soins pour la création des “services autonomie”, alors que les personnes âgées en perte d’autonomie ne sont pas toutes des personnes malades, mais ont prioritairement besoin d’être accompagnées dans l’accomplissement des gestes de la vie quotidienne », estiment les deux fédérations.
Et d’ajouter que ce texte « instaure par ailleurs un tarif national socle pour l’APA [allocation personnalisée d’autonomie] et la PCH [prestation de compensation du handicap] qui aura un très faible impact sur les salaires des aides à domicile et butera sur l’insuffisance des financements supplémentaires ».