Depuis 2014, l’Organisation internationale pour les migrations a recensé près de 17 000 morts et disparus en mer Méditerranée : 5 773 personnes décédées, dont on a retrouvé les corps, et 11 089 disparus, dont les dépouilles n’ont pas été récupérées après les naufrages, mais dont la mort a généralement été signalée par des survivants. Or, en dehors de l’Italie, peu d’Etats européens ont mis en place des protocoles spécifiques pour procéder à l’identification des victimes.
Pour aider les familles de disparus et les associations qui les accompagnent, une coalition internationale, Boats4people, s'est créée en 2011, regroupant 11 associations (dont la Cimade, le Gisti et le réseau euroafricain Migreurop). En mai 2017, elle a mis au point un guide traduit en français, en anglais, en arabe, en italien et bientôt en tigrinya (la langue officielle de l’Erythrée). Et depuis le 11 octobre, ce guide est également disponible en version web interactive.
“L’absence de procédures systématiques et harmonisées empêche les familles d’accéder à l’information sur ce qui est advenu à leurs proches, peut-on lire sur ce site. Pourtant, lorsqu’une catastrophe touche leurs propres ressortissants (catastrophe naturelle, attentat, accident d’avion ou de bateau, etc.), les Etats européens sont en mesure de déployer des dispositifs sophistiqués pour clarifier les circonstances du drame, tenter de récupérer les corps des victimes et les identifier. Des procédures sont mises en œuvre pour guider les Etats et systématiser l’archivage des données. Des cellules de crise sont proposées pour soutenir et informer les familles des victimes. Rien de tel n’existe pour les personnes en migration.”
Ce guide permet ainsi d’aiguiller dans leurs démarches les familles qui pensent que leur proche a pu disparaître dans une traversée de la Méditerranée vers l’Italie, notamment pour faire une demande de recherche, pour identifier une victime ou pour demander le rapatriement d'un corps.