Le nombre d’appels pris en charge par la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), qui assure la gestion du 3919, a bondi en un an. Il est passé de 81 401 en 2019 à 99 538 en 2020, soit une augmentation de 22 %.
Si l’on remonte quelques années plus tôt, la hausse est d’autant plus marquée : + 114 % entre 2017 et 2020. La plateforme téléphonique pour les femmes victimes de violences sexistes explique cette évolution par les récents mouvements qui ont marqué la société. « Les différents événements tels que les mouvements “#metoo”, faisant suite à l’affaire Weinstein en 2017, la campagne “Grande cause” de 2018 puis celle très médiatique du Grenelle (“3.9.1.9” le 3 septembre 2019) contre les violences conjugales ont favorisé une croissance très importante et soutenue des appels sur le dispositif, souligne la FNSF. Cette évolution s’est amplifiée en 2020 en raison de la crise sanitaire Covid-19 et des différents confinements qui ont eu un impact majeur sur l’activité du service 3919. »
Beaucoup de premiers appels
Presque la totalité des appels (95 %) concernent des violences conjugales, et dans près de 70 % des cas ce sont les principales concernées qui sollicitent la plateforme d’écoute. Les appels proviennent ensuite de la famille (13 %), des proches, souvent des amis, voisins ou collègues (13 %) et des professionnels (3 %). Dans 86 % des situations, il s’agit d’un premier contact avec la plateforme, le reste du temps, les femmes ont déjà sollicité les services du 3919.
Parmi les régions recevant le plus d'appels, l’Ile-de-France en première position, suivie de l’Auvergne-Rhône-Alpes, de l’Occitanie et de la Provence Alpes-Côte d’Azur.
Enfin, la FNSF rapporte que 716 appels ont été passés par des femmes porteuses de handicap l’an passé. Parmi elles, 84 % considèrent leur handicap ou invalidité comme étant à « l’origine de l'apparition ou de l'aggravation des violences subies ».