C’est une grande affiche placardée sur un mur, constellée de petits personnages et de bâtiments reliés les uns aux autres par des flèches colorées. Un schéma simplifié, aux faux airs enfantins, pour rendre compte avec clarté des interconnexions entre les différents acteurs de la protection de l’enfance, les enfants suivis par l’aide sociale à l’enfance (ASE) et leurs familles.
Lancé en 1996 par le neuropsychiatre Jean-Marie Lemaire dans le cadre de la « clinique de concertation » – une approche systémique qui consiste à faire collaborer, à l’initiative des bénéficiaires, différents intervenants autour d’une problématique commune –, le « sociogénogramme » est un outil utilisé par la Mecs (maison d’enfants à caractère social) Coste, à Nîmes.
Feuille blanche remplie pas à pas par un éducateur lors de sa première rencontre avec les familles des mineurs accueillis, ce travail de co-construction, où chacun participe, est destiné à rééquilibrer les relations entre les usagers et les professionnels pour laisser la place à une réelle collaboration.
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D’abord, en clarifiant la situation. Le schéma permet à la fois d’expliquer le fonctionnement du foyer et de transformer la complexité des interventions successives des multiples acteurs de l’ASE en un parcours clair et cohérent. Le tout en laissant le temps d’assimiler les informations grâce au rythme apaisé du dessin.
Ensuite, en nivelant la relation, puisque l’équipe éducative est ici la première à se raconter et que la famille n’est plus la seule à devoir dévoiler son histoire.
Enfin, en proposant aux parents de se présenter selon leurs propres critères et, ainsi, de se définir également par leurs compétences, afin de ne plus être réduits à leurs défaillances.
Notre série sur les bonnes pratiques avec les familles
Un "sociogénogramme" pour niveller les relations (2/6)
Se retrouver comme chez soi (4/6)
Ouvrir la porte des établissements aux parents (6/6)