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Prostitution des mineurs : la force du réseau marseillais (4/4)

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Une rue de la prostitution à Marseille. 

Crédit photo Jeanne Menjoulet - Flickr
Les membres du projet Paré (Piloter et animer un réseau d’acteurs mobilisés) contre la prostitution des mineurs organisaient le 27 mars un webinaire sur la création et le maintien du lien avec les jeunes. Retour en quatre épisodes sur les expériences partagées. Aujourd’hui, celle de l’Association pour le développement des actions de prévention des Bouches-du-Rhône (Groupe Addap 13) qui intervient à la gare Saint-Charles.

Le contexte :

La gare Saint-Charles à Marseille voit passer de nombreux jeunes en errance. Souvent issus de l’aide sociale à l’enfance, en rupture familiale, victimes pour certains d’homophobie, originaires pour d’autres de l’étranger, ils n’habitent pas forcément le territoire.

La gare est pour eux un lieu de répit, de jour comme de nuit. Cette errance peut se traduire par des rencontres et des actes de délinquance qui viennent aggraver leur parcours.

Selon l’Association départementale pour le développement des actions de prévention des Bouches-du-Rhône (Groupe Addap 13), la plupart des jeunes présents sont des hommes (60%). En 2023, elle dénombrait 35 jeunes filles engagées dans un parcours prostitutionnel.

La réponse :

Depuis 2019, l’Addap 13 intervient sur ce périmètre dans le cadre d’une action financée par l’Etat, la Ville, le Département et SNCF Gares et Connexions.

Du lundi au samedi, de 9h à minuit, l’équipe – deux éducateurs spécialisés, un éducateur sportif, une psychologue, un assistant de service social, un service civique – va à la rencontre de ces jeunes en situation de grande vulnérabilité. « Ils sont souvent très méfiants vis-à-vis de l’adulte et de l’éducateur. Notre travail consiste d’abord à être présent et à déconstruire leur regard », explique Olivier Luciani, coordinateur de terrain.

>>> Lire aussi : Comment prévenir la prostitution des mineurs

A ces moments de présence sociale, s’ajoutent des temps partagés avec deux autres structures : l’Accueil de jour et nuit et le Bus 31/32 spécialisé dans la réduction des risques. La plus-value : « S’alerter pour avoir une vision globale de l’ambiance, savoir qui fait quoi, qui solliciter sur la situation pour accompagner au mieux un ou une ado », souligne Olivier Luciani.

La méthode :

L’équipe travaille sur un territoire de transit. Elle peut rencontrer un jeune, le retrouver un mois après ou ne plus le revoir. Tout l’enjeu réside dans sa faculté à « accrocher » la personne. « On essaye de trouver une ouverture pour créer un lien de confiance. Faire des pas de côté. Et organiser, dès que le jeune a une demande, tout le réseau professionnel pour trouver des solutions et accompagner. »

>>> Lire aussi : Prostitution des mineurs : 6 outils de prévention vus du Québec et de Belgique

Cette coopération avec tous les acteurs s’est parfois étendue jusqu’à interpeller les contrôleurs de trains. Grâce à ses liens avec la SNCF, l’association a pu les solliciter de manière très informelle. « Contrôlée, la jeune a pu être orientée, une fois à Paris, vers un hébergement d’urgence de l’ASE et regagner ensuite son domicile, illustre Olivier Luciani. Par la suite, elle nous a dit “Pardon, je me suis fait péter, mais finalement, c’était bien parce que je suis chez moi, en sécurité”. »

L’outil :

L’équipe de l’Addap 13 a développé différents outils d’accompagnement. Parmi eux : l’Espace éducatif inconditionnel. Chaque jeudi de 9h à 14h, il accueille les jeunes qui souhaitent laver leurs affaires, prendre une douche ou un petit-déjeuner. Un lieu de répit mais aussi de présence sociale. « On essaye de faire venir tous les acteurs de la jeunesse, ceux de la réduction des risques, les collègues de la Mission locale, ou de L’Amicale du Nid qui apporte un autre regard sur la prostitution et nous permettent d’avancer, explique Olivier Luciani. Beaucoup n’ont plus confiance dans les institutions, mais si une relation a été nouée avec l’éducateur ou l’assistante sociale, le jeune va pouvoir lâcher prise et s’autoriser à avancer, en allant voir d’autres acteurs… »
 

>>> Notre dossier sur le maintien du lien avec les mineures prostituées

1. Un compte Snapchat pour maintenir le contact (en accès libre)

2. Un Mousqueton pour raccrocher les ados fugueurs

3. La démarche partenariale d’Asthériia

4. La force du réseau marseillais

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