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Petite enfance : une qualité d’accueil très hétérogène

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Crédit photo Pierre Saliba
Le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées Jean-Christophe Combe a rendu public, ce 11 avril 2023, un rapport de l’Igas relatif à la qualité de l’accueil et à la prévention de la maltraitance dans les crèches. Ce premier état des lieux alerte sur le manque de prise en compte des besoins de l’enfant.

Un rapport relatif à la qualité de l’accueil et à la prévention de la maltraitance dans les crèches – confié à l’Inspection général des affaires sociales – a été rendu public ce mardi 11 avril 2023 par le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées Jean-Christophe Combe. Cette mission d’évaluation, menée entre autres auprès d’un échantillon de 36 crèches collectives et jardins d’enfants, avait été demandée à la suite du décès d’une fillette, en juin dernier à Lyon, et dans un contexte plus global de dysfonctionnements dans tout le secteur de la petite enfance.

Grâce aux auditions des acteurs nationaux (administrations, fédérations, syndicats, gestionnaires, chercheurs), des responsables et des professionnels de terrain, à une véritable immersion auprès des enfants accueillis, ainsi qu’à la diffusion de questionnaires ciblés impliquant également les parents (plus de 27 000 d’entre eux ont répondu), ce premier état des lieux de la sécurité et de la bientraitance dans les établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) indique une situation très hétérogène selon les structures et les territoires.

Sécurisation affective

Qualité du bâti et de l’aménagement des locaux, taux effectifs d’encadrement, formation des professionnels, capacité à répondre aux besoin de tous petits… Tous ces paramètres varient énormément d’une structure à l’autre. Dans les cas où ces critères sont très dégradés, on note notamment de graves carences en termes de sécurisation affective et d’éveil, autant qu’un épuisement de professionnels en sous-effectifs chronique.

L’épineuse question de la maltraitance reste quant à elle peu interrogée, alors que les risques et les faits remontés sont les mêmes que dans tous les secteurs accueillant des personnes vulnérables et dépendantes. Dans les crèches comme dans les Ehpad, les contraintes organisationnelles prennent parfois le pas sur les besoins de ceux dont on prend soin, les rythmes de chacun ne sont pas forcément respectés, il peut y avoir de la violence verbale ou physique etc… Un contexte d’extrême fragilité qui nécessite de faire évoluer à la fois les conditions de travail, le temps nécessaire d’accompagnement, la formation, la prévention des risques, l’évaluation et le contrôle.

Montée en qualification

Pour améliorer la qualité globale de l’accueil des plus jeunes, l’Igas préconise un certain nombres de transformations concrètes. A commencer par la priorité donnée à la sécurité affective et au bien-être des tous petits. Un point qui peut sembler évident, mais la politique d’accueil du jeune enfant a longtemps été appréhendée comme un service rendu aux familles. L’objectif était de renforcer l’égalité professionnelle et de permettre aux mères de travailler. Il faut désormais prendre en compte, en priorité, les besoins de l’enfant en tant que personne. Parmi ces axes de réflexion, celui des rythmes est majeur. Le rapport propose, par exemple, une révision des règles des congés maternel, paternel et parentaux afin d’éviter des semaines de plus de 40 heures ou des entrées en crèche trop précoces.

Un autre axe de réflexion concerne le besoin d’une réelle montée en qualification des professionnels et d’un renforcement de leur formation initiale. Leur niveau global tend ainsi à se dégrader en raison d’un mouvement d’aspiration par le haut : les éducateurs de jeunes enfants (EJE) prennent les postes de direction, les auxiliaires de puériculture occupent de plus en plus les fonctions d’animation et ce sont les titulaires d’un CAP Accompagnement éducatif petite enfance – une formation très courte – qui assurent l’accueil effectif des enfants.

Référentiel de bonnes pratiques

Enfin, le rapport de l’Igas insiste sur la nécessité de renforcer et de rénover les outils de contrôle et d’évaluation des EAJE. Par exemple, les PMI axent actuellement leur contrôle sur des critères d’hygiène et de sécurité. Elles devraient aussi prendre en compte la qualité de l’accueil, les bonnes pratiques ou privilégier l’évaluation entre pairs et les échanges entre structures.

Parmi les recommandations formulées par cette mission « Qualité de l’accueil et prévention de la maltraitance institutionnelle dans les crèches » : mieux intégrer les recherches scientifiques en matière de développement de l’enfant, être plus vigilant vis-à-vis des taux d’encadrement, mettre en place un observatoire des métiers de la petite enfance, améliorer l’information des parents ou encore étendre la compétence de la Haute Autorité de Santé au champ de la petite enfance en lui confiant l’élaboration d’un référentiel de bonnes pratiques professionnelles.

 

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