Quels sont les parcours et profils des enfants nés en 2005 et confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE) parisienne ? C’est la question à laquelle tente de répondre une enquête réalisée par l’Observatoire social de la Dases (direction de l’action sociale, de l’enfance et de la santé) et l’Observatoire parisien de la protection de l’enfance, publiée le mois dernier. Sur les 176 dossiers étudiés, il ressort que la majorité de ces jeunes (53 %) se trouvent en famille d’accueil et 37 % en accueil collectif.
Un quart de ce panel est accueilli depuis plus de dix ans, et plus de la moitié a été confié à l’ASE depuis plus de six ans. L’enquête révèle que plus ils sont placés tôt, plus les enfants ont de chances d’être en famille d’accueil à l’âge de 12 ans.
Autre constat : près de 60 % d’entre eux ont connu une mesure de milieu ouvert (démarche d’assistance éducative dont dispose le juge des enfants), dont 83 % avant leur placement.
Des fratries séparées
Concernant les liens familiaux, 68 % sont issus de familles monoparentales quand arrive la première mesure. Les trois quarts des enfants accueillis font par ailleurs partie d’une fratrie, alors qu’ils ne sont que 53 % dans la population parisienne (tous âges confondus). Beaucoup sont issus d’une fratrie de trois enfants ou plus et se retrouvent séparés de leurs frères et/ou sœurs une fois placés.
« Ces éléments posent la question de la structuration de l’offre d’accueil et de la possibilité d’accueil sur un même lieu des fratries supérieures à trois enfants, soulèvent les auteurs de l’enquête. Ils posent plus généralement la question de l’organisation des services lorsque, dans les situations individuelles, le placement des enfants n’est pas concomitant ou encore qu’un ou plusieurs enfants de la fratrie ont des besoins spécifiques. En outre, lorsque les enfants vivent sur des lieux différents, les modalités de maintien des liens sont peu renseignées dans les dossiers et gagneraient à être plus systématiquement renseignées. »
Enfin, l’enquête révèle des résultats significatifs en matière de santé et de scolarité, puisque 66 % des enfants de cet échantillon parisien ont un suivi psychologique et que 42 % affrontent un retard scolaire.