L'annonce de quatre conseillers départementaux du groupe d’opposition La Vienne en transition a fait l’effet d’une petite bombe. Selon eux, le département a dégagé, en 2023, un excédent budgétaire de 5,9 millions d’euros.
« Quel est le choix politique délibéré de la droite départementale ? Celui de tout mettre en réserve », souligne les élus. Ils s’indignent « que rien de plus n’ait été consenti pour la prévention spécialisée, mobilisée depuis plusieurs mois pour réclamer le rétablissement des 250 000 € retranchés. L’excédent de 5,9 millions représente 23 fois cette somme : l’effort est loin d’être insurmontable. »
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En mars dernier, le département avait voté une diminution du budget alloué aux missions de prévention spécialisée de la Sauvegarde de l’enfance à l’adulte (ADSEA) : une baisse de 250 000 €, ramenée entre temps à 137 800 € en 2024, pour prendre en compte le paiement des cinq postes supprimés sur la période de janvier à mai.
Sur le fond, l’effort consenti ne changeait pas grand-chose : il acte la suppression définitive des interventions de prévention spécialisée sur trois quartiers de Poitiers et de Châtellerault. Sur la forme, en revanche, la décision avait conduit le département à déclarer avoir trouvé un « accord » avec l’ADSEA.
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Ce nouvel élément n’a pourtant pas manqué de faire réagir l’association. Dans un communiqué laconique, elle dit ne pouvoir « imaginer » que cet excédent ne serve pas « à éviter la baisse prévue du budget de la prévention spécialisée en raison des restrictions budgétaires ».
L’intersyndicale Sud-CGT, mobilisée depuis le mois de mars, voit dans la réduction de l’activité de la prévention spécialisée « un choix politique » et non, comme le souligne depuis le début de la mobilisation le département, des motivations « économiques ».
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Elle appelle à la manifestation ce vendredi 21 juin, alors que se tient le vote du budget rectificatif. La prévention spécialisée ne figure pas à l’ordre du jour. Mais le sujet devait toutefois être au cœur d’une rencontre, jeudi 20 juin, entre le président du département, Alain Pichon, et son homologue de la communauté urbaine du Grand Poitiers, Florence jardin.
Sollicité, le département n’a pas souhaité réagir, renvoyant à « l’accord » scellé avec l’ADSEA en mai dernier.