« Plutôt que d’envisager la séparation, nous voulons apporter des solutions à la famille entière, explique Emilie Pellerin, directrice adjointe de la Mecs. Nous prenons en compte tout le système de la famille, et pas seulement le noyau restreint. Nous accompagnons des parents isolés, des couples, avec un ou plusieurs enfants. Mais il y a aussi d’autres schémas, comme cette mère accueillie avec ses enfants et son frère de 15 ans. »
Sept appartements sont mis à disposition des bénéficiaires, orientés par les assistantes sociales de secteur, en général à la suite d’une information préoccupante. L’équipe, composée d’une éducatrice, d’un CESF et d’une psychologue à 80 %, travaille sur place pour permettre un suivi de proximité. D’un an et demi au maximum, l’accompagnement est renouvelable tous les six mois.
Après avoir « mis à plat » la situation administrative, sociale et professionnelle de la famille, un travail sur le relogement est entamé. Le volet éducatif consiste, quant à lui, à « donner des clés pour que les personnes se repositionnent dans leur rôle de parents », rapporte Emilie Pellerin. « Tout l’enjeu est de s’appuyer sur leurs compétences et sur leur réseau quand ils en ont un. »
A lire aussi : Protection de l’enfance : mais comment trouver un terrain d’entente avec les familles ?
L’entièreté du projet repose sur l’adhésion des familles. « Certaines disent parfois vouloir s’engager et sont finalement réticentes à l’arrivée, car le dispositif leur paraît intrusif. L’idée est de prendre le temps de tisser du lien par des activités collectives, comme des ateliers cuisine ou des sorties. »
L’expérimentation, qui concerne un autre « relais familial » à Nantes, fait l’objet d’une évaluation dont les premiers résultats sont encourageants. Sur 64 enfants accompagnés, un seul a été concerné par une mesure de protection dans les douze mois ayant suivi la sortie du dispositif.
Notre série sur les bonnes pratiques avec les familles
Un "sociogénogramme" pour niveller les relations (2/6)