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Migrants à Calais : pour une mise à l'abri immédiate des mineurs isolés

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Un bref répit a été offert, mardi 23 février, aux migrants qui occupent la partie sud du campement installé sur la lande calaisienne, dont le projet d'évacuation par l'Etat est suspendu à la décision du tribunal administratif de Lille, saisi par les associations d'un recours sur lequel il ne devrait pas statuer avant mercredi ou jeudi, selon l'AFP. Mais déjà, dans la perspective de ce démantèlement partiel du bidonville qui abriterait près de 4 000 personnes, selon les chiffres officiels - dont un petit millier dans la partie sud, selon la préfecture, alors que les associations estiment leur nombre à 3 450 -, les autorités belges ont annoncé leur intention de rétablir la frontière avec la France, pour faire face à un éventuel afflux de réfugiés en transit, la plupart des migrants de Calais cherchant toujours à passer vers l'Angleterre.
Quant à la défenseure des enfants, Geneviève Avenard, qui s'est rendue sur place lundi 22 février, à la demande du défenseur des droits, Jacques Toubon, "pour établir un bilan sur la présence et la situation des enfants sur le bidonville, et le respect de leurs droits fondamentaux, à la veille d'une éventuelle évacuation", elle a indiqué qu'elle restait "préoccupée par la situation actuelle des enfants et par l'absence de visibilité concernant leur future prise en charge".

Le plus jeune aurait 7 ans

Certes, "les familles peuvent être mises à l'abri, soit au centre Jules-Ferry d'hébergement femmes avec enfants, soit au centre d'accueil provisoire", observe la défenseure dans un communiqué. Mais leur droit à l'éducation est "loin d'être assuré, même s'il est fait état de projets émanant de l'Education nationale", a-t-elle remarqué, en saluant "la remarquable initiative associative de 'l'école laïque du chemin des Dunes'" qui reste, à l'heure actuelle, le seul accès à la scolarisation pour ces enfants.
C'est à propos des enfants non accompagnés que Geneviève Avenard a exprimé la plus vive inquiétude, en indiquant que, "selon le recensement effectué par France terre d'asile, communiqué par la préfecture et le conseil départemental, sur les 326 mineurs isolés étrangers présents à Calais, un quart aurait moins de 15 ans [57, selon un communiqué de France terre d'asile]et le plus jeune, livré à lui-même, aurait 7 ans".
Par ailleurs, une quarantaine d'enfants seraient hébergés à Jules-Ferry, mais sans bénéficier "d'une prise en charge spécifique et sécurisée" et l'incertitude plane sur le sort d'une quarantaine d'autres qui auraient été dirigés, selon la préfecture, "dans différents centres d'accueil et d'orientation sans qu'aucune précision n'ait pu être apportée sur leur devenir". D'après les informations recueillies sur place, "environ 90 mineurs présents dans le camp de lande pourraient bénéficier du dispositif de regroupement familial en Grande-Bretagne où se trouverait un de leurs parents proches", poursuit la défenseure, qui invite les services de l'Etat à mettre en oeuvre ce projet dans le respect des droits fondamentaux de ces enfants, conformément au droit européen.

Pour un espace de mise à l'abri

Enfin, si des maraudes spécifiques sillonnent le campement afin d'entrer en contact avec les mineurs non accompagnés, comme la préfecture l'a signalé, "elles ne permettent pas de créer les conditions de confiance favorables à un accompagnement adapté de ces derniers, dépassant le court terme", juge Geneviève Avenard, qui s'est déclarée, lundi devant la presse, "très impressionnée" par sa visite, car "la réalité dépasse ce qu'on pouvait imaginer".
L'institution du défenseur des droits renouvelle donc, "avec insistance", sa recommandation formulée en octobre 2015 pour "l'ouverture immédiate d'un dispositif de mise à l'abri inconditionnelle sur le site à destination des enfants non accompagnés dont le seul projet de vie est actuellement de rejoindre la Grande-Bretagne".
Une demande également formulée mardi 23 février par France terre d'asile, qui réclame de "protéger les mineurs isolés étrangers de Lesbos à Calais, partout en Europe", en ouvrant "des voies de migrations légales pour les plus vulnérables", c'est-à-dire, notamment, "en rappelant fermement la Grande-Bretagne à ses obligations", puisque nombre des mineurs isolés à Calais souhaitent rejoindre des proches au Royaume-Uni. "Pour les autres, un espace de mise à l'abri doit être aménagé au plus vite sur le site du centre d'accueil provisoire de Calais, donnant aux MIE souhaitant se stabiliser la possibilité d'accéder aux dispositifs de la protection de l'enfance et à une prise en charge adaptée", selon l'association.

A. S.

Protection de l'enfance

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