Recevoir la newsletter

Les professionnels lancent une nouvelle alerte sur l’avenir de la protection de l’enfance

Article réservé aux abonnés

FRANCE-CHILDHOOD ILLUSTRATION

Le secteur de la protection de l'enfance connaît une crise structurelle et multiforme. 

Crédit photo Hans Lucas via AFP
Le ban et l’arrière-ban de la protection de l’enfance étaient réunis le jeudi 16 novembre. Leur objectif : inciter le comité interministériel à l’enfance, qui se tiendra le 20 novembre, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfance, à prendre les mesures concrètes et urgentes qu’ils appellent de leurs vœux.

Représentants des instances publiques nationales consultatives, des associations, des collectivités territoriales, du secteur judiciaire et médical, des personnes concernées… Personne ne semblait manquer à l’appel lancé hier par le CNPE (Conseil national de la protection de l’enfance), le COJ (Conseil d’orientation des politiques de jeunesse), et le CNA (Conseil national de l’adoption). « Nous sommes tous là pour démontrer que ce qui nous rassemble aujourd’hui n’est pas le point de vue de l’un ou de l’autre, mais un diagnostic partagé par l’ensemble des acteurs de la protection de l’enfance », a insisté Monique Limon, présidente du CNA.

« Une crise grave et inédite »

Tous unis par un même constat : « Le secteur traverse une crise grave, inédite », comme l’a rappelé Anne Devreese, la présidente du CNPE, en guise d’introduction. « En 2021, nous pensions être confrontés à une année exceptionnelle. Mais 2022 fut encore plus douloureuse. En 2023, mêmes les périodes traditionnellement moins en tension ont été intenses », s’alarme-t-elle.

Une « saturation complète » des dispositifs de l’aide sociale à l’enfance (ASE) aussi bien structurelle que multifactorielle. Premier sujet d’inquiétude, l’« accélération impressionnante » du nombre d’informations préoccupantes, en particulier chez les 0-6 ans, qui représentent 43 % des entrées à l’ASE, et viennent gonfler l’augmentation déjà conséquente du nombre d’enfants accueillis. Une hausse considérable de l’activité à laquelle les départements sont confrontés dans un contexte « d’effondrement de certaines collectivités », de précarité, d’épuisement, et donc d’attractivité et de recrutement dans les métiers du soin et de l’accompagnement, particulièrement marqué dans la protection de l’enfance. D’après une enquête de l’Uniopss datant de novembre, le taux moyen de postes vacants dans les structures dédiées serait de 9 %.

Une démarche qui se veut constructive

Résultat, les délais de mise en application des décisions de suivis s’accroissent et accentuent la dégradation des situations des enfants concernés, « en grande souffrance ». D’autant que des profils d’enfants à vulnérabilité multiple – estimés désormais entre 10 % et 20 % des enfants confiés – sont hébergés dans des lieux inadaptés à leurs troubles, par manque de place dans les structures médicalisées. Dernier sujet d’inquiétude, la sortie sèche des jeunes majeurs, victimes de la disparité des moyens suivant les départements.

Malgré tout, l’ensemble des participants a rappelé son refus de baisser les bras. « Nous ne sommes pas dans une démarche polémique mais constructive, a estimé Anne Devreese. Notre plan Marshall pour la protection de l’enfance définit les priorités d’actions et des propositions qui sont le fruit d’un travail colossal et d’expérimentations concluantes. Nous sommes désireux de contribuer. Même si la situation est grave, la possibilité d’agir existe. »

 

 

Protection de l'enfance

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur