« La seule chose qui nous fait tenir, c’est de savoir qu’on peut venir en aide aux enfants », déclarait Rachel en février dernier dans nos colonnes, résumant le découragement et la colère des assistants familiaux de France.
Pourtant, les 37 000 salariés de cette profession sont l’un des piliers majeurs de l’aide sociale à l’enfance, car ils représentent le premier mode d’accueil des enfants placés.
Conditions de travail dégradées, rémunérations inégales selon les départements, pas ou peu de droit au répit, manque de soutien pour faire face aux difficultés et aux handicaps d’enfants de plus en plus « abîmés », absence de prise en compte de leur point de vue dans les décisions concernant les jeunes accueillis… Les assistants familiaux s’épuisent et la profession n’attire plus les jeunes recrues.
Échanges décevants avec Adrien Taquet
Depuis février 2020, des discussions sont engagées entre Adrien Taquet, secrétaire d’Etat à l’enfance et aux familles, et les organisations professionnelles. Des échanges profondément décevants pour les assistants familiaux, étant donné les rares points de convergence avec l’Etat et les organisations d’employeurs.
Dans un communiqué daté du 18 mai, l’Anamaaf, la Casamaf et le SAF Solidaires « saluent la montée au créneau de toutes les actions syndicales visant à défendre notre profession et à mettre en lumière la précarité et la maltraitance envers elle ». Ils rappellent l’absence de l’Association des départements de France lors des travaux sur la réforme du statut des assistants familiaux, et encouragent les professionnels à les interpeller en cette période d’élections départementales.
De son côté, la Fédération SUD Collectivités territoriales constate des « dégradations considérables des conditions de travail des professionnels du secteur et du service public de la protection de l’enfance ». Et pointe « l’irresponsabilité des départements à l’égard de leur rôle de protection des mineurs, qui aboutit à la mise en danger d’enfants et de jeunes ».
Depuis dix ans qu’ils sonnent l’alerte, les assistants familiaux – dont la moyenne d’âge est aujourd’hui de 53 ans – attendent bien davantage que de simples effets d’annonces.