« Une nouvelle attaque, révélatrice de l’ignorance de nos décideurs quant à la réalité de nos missions de service public et de leur mépris pour la qualité des prises en charge. »
L’intersyndicale de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) reste incrédule après l’annonce, le 31 juillet dernier, de ne pas renouveler entre 250 et 500 contractuels pour les mois de septembre et d’octobre.
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Elle appelle les quelque 9 000 agents contractuels et titulaires à se mobiliser, « y compris par la grève ». Des rassemblements auront lieu un peu partout en France sur les parvis des tribunaux. En Ile-de-France, les manifestants se retrouveront devant le tribunal judiciaire de Paris, de 12 h à 14 h.
L’intersyndicale demande également aux agents de manifester leur attachement au service public de la PJJ en portant un brassard noir dès le lundi 2 septembre.
Elle dénonce « des annonces contradictoires » et « une gestion paradoxale ». « Depuis plusieurs mois, le gouvernement pointe du doigt la justice des mineurs et vient lui supprimer davantage de moyens. » Soulignant l’augmentation du budget de la PJJ ces quatre dernières années, elle interroge : « Où sont donc passés les millions d’augmentation annoncés ? Sur les terrains, on n’a rien vu passer. »
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De 2020 à 2024, le budget a connu une augmentation de 27 %, passant de 740 millions d’euros en 2020 à 950 millions en loi de finances initiale en 2024. Confrontée à des difficultés de recrutement, la PJJ a revalorisé les salaires, notamment des contractuels. Et elle a recruté : entre 2020 et 2023, le nombre d’emplois a augmenté de 337 équivalents temps plein et de 92 pour 2024, selon les chiffres du ministère.
Depuis le début de l’année, la PJJ a ainsi connu une accélération de ses recrutements conduisant à « un dépassement très mesuré » de la masse salariale, explique-t-on au ministère, qui réfute toute idée de plan social. « Les dispositions prises consistent à décaler dans le temps un certain nombre de recrutements, d’agents publics contractuels ou titulaires. »
Un état des lieux et une mission d'évaluation
Début août, le ministre de la Justice obtenait de Bercy un dégel de 3 millions d’euros pour financer le renouvellement d’une partie des contrats. « Déblocage, assure le ministère, qui permettra de régler en grande partie les difficultés de renouvellement de contrats auxquelles elle est confrontée » et qui sera « exclusivement dédié à la masse salariale de la PJJ ».
Le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a demandé un état des lieux précis de la situation. Il a également confié mi-août une mission d’évaluation à l’Inspection générale de la Justice sur le pilotage des effectifs de contractuels et de la masse salariale en 2024 à la PJJ.
Les quatre organisations seront auditionnées dans ce cadre mardi 3 septembre.
Elles ont par ailleurs sollicité dès le 21 août un rendez-vous avec le cabinet du Premier ministre. « A ce jour, indiquent-elles, nous attendons toujours une proposition de date. »
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