« Nous attendions beaucoup plus qu’un secrétaire d’Etat, pour afficher une ambition politique forte, nous voulions un ministère de l’Enfance », déclare sur Twitter Arnaud Gallais, militant des droits de l’enfant et directeur général de l’association Olga Spitzer, résumant l’état d’esprit général des acteurs du secteur.
« Je regrette que l’enfance, qui devait être la priorité d’Emmanuel Macron, n’ait pas eu un ministère de plein exercice », tweete également Lyes Louffok, militant et membre du Conseil National de la Protection de l’Enfance.
L’annonce du nouveau gouvernement du second quinquennat d’Emmanuel Macron, suscitait de grands espoirs pour les professionnels de la protection de l’enfance, déclarée « seconde grande cause du quinquennat » par le président. Déplorant le peu de poids du secrétariat d’Etat d’Adrien Taquet ces trois dernières années au sein du gouvernement, ils espéraient un ministère aux coudées franches pour faire face aux enjeux importants à venir : réformer la gouvernance de l’ASE, lutter contre les violences faites aux enfants, remettre l’enfant au centre de sa prise en charge et lutter contre l’éclatement des parcours, soutenir les jeunes majeurs, mieux protéger les mineurs non accompagnés, et faire face à la profonde crise de recrutement des professionnels.
Les attentes reposant sur la nouvelle secrétaire d’Etat à l’enfance, Charlotte Caubel, sont donc majeures. Magistrate, puis conseillère justice au sein du cabinet d’Edouard Philippe de 2017 à 2020, Charlotte Caubel a été ensuite directrice de la Protection judiciaire de la jeunesse jusqu’à sa nomination.
Salvatore Stella, président du CNAEMO, note que la secrétaire d’Etat est toutefois désormais attachée directement à la Première Ministre - et non plus au ministère de la Santé et des Solidarités -, mais souligne un point d’attention : « Nous resterons très vigilants à ce que la protection de l’enfance reste universelle et inconditionnelle car Mme Caubel avait en septembre 2021 tenu des propos polémiques « sur la générosité de l’accueil des mineurs étrangers isolés en France qui créerait un appel d’air des flux migratoires ».
De son côté, la CNAPE - Convention Nationale des Associations de Protection de l'Enfant - espère « des avancées significatives pour l'épanouissement et la protection en tous lieux des enfants, que cela devienne une préoccupation quotidienne. Nous avons à développer une culture du prendre soin de l'enfance. C'est un enjeu sociétal encore trop souvent minimisé ».
De nombreux défis attendent donc la nouvelle secrétaire d’Etat. Le premier étant de rassurer les professionnels sur l’orientation qu’elle souhaitera donner à la protection de l’enfance.