Dans sa dernière enquête rendue publique le 28 mars, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) s’intéresse aux enfants et aux jeunes majeurs de moins de 21 ans orientés vers des familles d’accueil. Les chiffres pour 2019 font état de 60 100 placements au sein de 25 600 ménages. Ce qui équivaut à 2,35 enfants par famille.
1. Une majorité de garçons
L’analyse fine des données montre que la tranche d’âge 6-17 ans est surreprésentée dans ce type de placement alors que les moins de 3 ans (13 %) et les jeunes âgés de 18 à 20 ans (14 %) sont les moins nombreux. Autre observation : sur l’ensemble, 53 % sont de sexe masculin.
2. Des territoires singuliers
En termes d’accueil, les familles disposent presque exclusivement d’une maison (95 %). « Il s’agit majoritairement de couples avec enfants (53 %) ou sans enfant (32 %) », note l’étude.
Sur le volet territorial, la région Hauts-de-France regroupe le nombre le plus important d’enfants accueillis (10 400). S’ensuivent ensuite la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie. Les familles d’accueil sont également bien plus nombreuses dans les Hauts-de-France ainsi qu’en Normandie, au regard de la moyenne nationale. L’Ile-de-France concentre, quant à elle, le taux le plus faible d’accueils familiaux.
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3. Deux fois moins d’études supérieures
Enfin, la part de jeunes vivant en famille d’accueil et âgée de 18 ans qui obtient un diplôme équivalent ou supérieur au baccalauréat s’élève à 29 %, contre 60 % pour les autres individus du même âge. En parallèle, 26 % des jeunes confiés à des familles obtiennent un BEP (brevet d’études professionnelles) ou un CAP (certificat d'aptitude professionnelle), contre 15 % dans la population générale. « Ces écarts reflètent les trajectoires scolaires moins linéaires des enfants vivant en famille d’accueil, et peut-être leur “choix” de suivre des formations courtes et professionnalisantes dans la perspective d’obtenir une indépendance financière plus rapide », conclut la Drees.
Pour rappel, les enfants sous protection peuvent être confiés à un assistant familial au titre de l’aide sociale à l’enfance (ASE), que ce soit dans le cadre d’une mesure judiciaire de placement ou à la suite d’une décision administrative. Le placement peut également relever d’une décision au titre de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), ou encore dépendre d’une prise en charge thérapeutique ou médico-sociale.
>> Découvrir aussi l’enquête Aide sociale de la Drees (2020) et l’enquête nationale sur les assistants familiaux (2021)