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Dans le Nord, les agents du département réclament la démission de leur président

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Le président du département du Nord, Christian Poiret, s'était illustré le 24 janvier dernier par des propos jugés méprisants envers une partie de ses agents. 

Crédit photo Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International
L’ensemble des organisations syndicales de la collectivité somment Christian Poiret, sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines, de quitter la présidence. L’Union pour le Nord, groupe majoritaire à l’assemblée départementale, réaffirme son soutien.

FO, Unsa, Sud, CFDT, CGT, CFTC, CFE-CGC, FA territoriale… Fait rare, l’ensemble des organisations syndicales représentatives des salariés du département du Nord, ceux du secteur social donc mais aussi des collèges, de la voirie, de la culture ou des services administratifs, réclament le départ du président Christian Poiret.

« Les agents du département du Nord sont aujourd’hui victimes d’un climat toxique, alimenté par des propos irresponsables et une gestion autoritaire », écrivent ces organisations dans une lettre ouverte.

Ces dernières semaines, le président (DVD) du département du Nord a attisé les critiques, tant pour ses décisions, que pour son comportement, jugé « dangereux pour le personnel départemental ».

>>> Sur le même sujet : La prév’ du Nord ne désarme pas

Bien sûr, tous ont en mémoire ses propos lancés lors d’une cérémonie des vœux, le 24 janvier 2025, à une poignée d’agents remontés contre les coupes annoncées dans la prévention spécialisée. « Si vous êtes pas bien ici, allez travailler ailleurs », avait-il lancé.

Mais à leurs yeux, alors qu’il aurait pu « s’excuser » et « nuancer ses propos », il les a maintenus et réaffirmés, en particulier dans la presse et devant la commission d’enquête parlementaire sur les manquements des politiques de protection de l’enfance.

A l’Assemblée, le 5 février dernier, Christian Poiret affirmait donc, droit dans ses bottes, « assumer ses propos ».

>>> Sur le même sujet : Devant la commission d’enquête, le président du département du Nord "assume"

« Plus rien ne semble pouvoir modérer Christian Poiret, le raisonner ni même encore le maîtriser », déclarent les auteurs de la tribune qui l’estiment « indigne de la fonction ».

Soulignant la dégradation des services publics et des conditions d’exercice des missions, la tribune alerte contre « l’état de santé physique et psychique » des salariés.

« En instaurant un climat de terreur, nous considérons que Christian Poiret n’est, non seulement pas à la hauteur de sa fonction, mais qu’il est aussi dangereux pour le personnel départemental, comme pour les populations. »

>>> Lire aussi : "Si vous êtes pas bien ici, allez travailler ailleurs !" : l’intervention qui fâche

La réponse du département ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué, le groupe majoritaire Union pour le Nord (UPN), composée de 49 élus de la droite et du centre, dit réitérer « sa confiance et son soutien total » au président Christian Poiret, « cible d’attaques politiques et personnelles ».

« Nous tenons à rappeler que les élus de la majorité départementale détiennent leur légitimité des élections départementales de 2021 », écrivent les conseillers départementaux dans un communiqué.

Passe d’armes

Ceux-ci dénoncent des « prises de position politiciennes qui dépassent leur rôle et qui viennent alimenter des tensions contre-productives ».

Le groupe UPN rappelle, par ailleurs, les engagements « historiques » pris en faveur des plus fragiles, notamment la hausse de 25 % du budget dédié à la protection de l’enfance.

Sans donner de chiffres précis, il mentionne l’ouverture de nouvelles places d’accueil pour les enfants confiés à l’aide sociale à l'enfance (ASE) et le recrutement de travailleurs sociaux. Et rappelle les alertes répétées adressées à l’Etat, demandant un soutien financier accru pour faire à « l’explosion » des demandes de prise en charge (+ 20 % d’enfants placés depuis 2021).

« Aucun mot pour les victimes réelles »

Pas de quoi apaiser les revendications des représentants du personnel. Dans une dernière passe d’armes, ils estiment qu'« une fois encore, on assiste ici à un renversement des responsabilités. La victime, ce serait lui. »

Lui, qui n’a « aucun mot » pour « les victimes réelles », poursuivent les représentants du personnel : leurs « collègues agressés » lors de la cérémonie des vœux, « les agents de la collectivité » qui exercent « en mode dégradé », et « les populations qui subissent les effets des choix financiers et politiques ».

Protection de l'enfance

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