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ASE : pourquoi le comité de vigilance souhaite que la commission d’enquête auditionne Gabriel Attal

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Le comité de vigilance a été créé sous l'égide des Oubliés de la République, en mars 2024.

Crédit photo Comité de Vigilance Oubliés de la république
C’est une déclaration du Premier ministre lors d’un déplacement à Valence qui a provoqué la désapprobation du collectif d’anciens mineurs confiés à l’ASE.

Gabriel Attal avait promis un point d’étape sur son plan contre la délinquance des jeunes. C’est chose faite depuis le 24 mai dernier. A l’occasion du lancement de la FAR (force d’action républicaine), l’un des dispositifs du plan anti-émeutes, le Premier ministre a notamment indiqué qu’il comptait mettre en place une « nouvelle mesure préventive » : « Au premier fait, permettre à certains jeunes le placement en foyer pendant une quinzaine de jours. »

Une annonce suffisamment floue pour laisser planer un doute sur ses intentions : parlait-il d’un centre éducatif fermé ? D’un foyer de l’aide sociale à l’enfance (ASE) ? D’un hébergement familial autre que celui où il évolue ?

Toujours est-il que la déclaration a fortement déplu au comité de vigilance, qui s’est constitué en mars dans la foulée de la création de la commission d’enquête parlementaire sur les manquements des politiques de protection de l’enfance, afin de prendre une part active à ses travaux. Le collectif, qui rassemble aujourd’hui plus de 200 anciens de l’ASE soutenus par 80 professionnels, a publié un communiqué pour s’opposer à cette mesure.

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Premier grief, cette dernière révèle selon le comité « une méconnaissance profonde du système de protection de l’enfance », à l’heure où « des milliers d’enfants qui devraient bénéficier d’une mesure de placement restent en danger ». Hormis son caractère « irréalisable et inefficace », le collectif reproche aussi à cette proposition de se cantonner au terrain de la répression. En outre, elle traduit « un mépris profond » envers les travailleurs sociaux. « Il est inacceptable que le gouvernement ignore les difficultés quotidiennes auxquels ces professionnels font face, dans un contexte de pénurie criante de personnel, en grande partie due à des conditions de travail indignes et une rémunération insuffisante », s’alarme-il.

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Enfin, l’annonce est jugée stigmatisante envers les enfants confiés, « renforçant les préjugés ». Comment en effet ne pas voir à minima comme une maladresse ou une confusion l’assimilation de l’hébergement en foyer d’urgence à une sanction réservée à des délinquants ?

Autant de raisons qui ont poussé le comité de vigilance à demander à la commission d’enquête d’auditionner le chef du gouvernement pour qu’il « clarifie les contours de ce projet et détaille les financements qu’il prévoit d’y allouer ».

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