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La distribution, à tendance sociale, du premier gouvernement Ayrault

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Petit tour d'horizon des principaux protagonistes amenés à intervenir dans le domaine social : Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et ses trois ministres déléguées, Michèle Delaunay, Dominique Bertinotti et Marie-Arlette Carlotti. Mais aussi, notamment, Michel Sapin, ministre du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, Cécile Duflot, ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur ou Christiane Taubira, garde des Sceaux.

Moins d'une semaine après l'entrée en scène du nouveau gouvernement nommé mercredi 16 mai, le décor n'est pas encore totalement planté (dans l'attente du résultat des législatives) mais il n'aura échappé à personne que la pièce qui a déjà commencé à se jouer sera marquée par une tonalité résolument sociale, dans un contexte difficile.

La ministre annoncée

Derrière un premier rôle dévolu à l'ancien maire socialiste de Nantes, Jean-Marc Ayrault, 52 ans, c'est donc un quatuor féminin qui prend les rênes des Affaires sociales et de la Santé, avec un ministère au périmètre étendu, dirigé par une Marisol Touraine dont la nomination est tout sauf une surprise.
Responsable du - déjà large - "pôle social" (santé, personnes âgées et handicap) de l'équipe de campagne de François Hollande, la fille du sociologue Alain Touraine, âgée de 53 ans, était en effet promise au ministère correspondant.

Une légitimité solide

Conseillère d'Etat, jusqu'à présent députée et présidente du conseil général d'Indre-et-Loire, Marisol Touraine, bénéficie d'une légitimité incontestable en matière sociale. du fait de l'expérience acquise au fil du temps au sein du PS, comme secrétaire nationale à la solidarité et la protection sociale, comme au Palais Bourbon, en tant que membre de la commission des affaires sociales.
Personnalité discrète, elle était cependant montée au créneau lors des discussions à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites, et se retrouve désormais en première ligne de l'équipe gouvernementale.

Relancer le débat sur la dépendance

Trois ministres déléguées viennent lui prêter main forte : Michèle Delaunay, chargée des personnes âgées et de la dépendance, Dominique Bertinotti, chargée de la famille, et Marie-Arlette Carlotti, chargée des personnes handicapées.
La première, la Bordelaise Michèle Delaunay, 65 ans, est députée - elle s'était fait connaître en 2007 en remportant la circonscription où se présentait Alain Juppé -, conseillère générale de la Gironde et médecin de formation. Vice-présidente du groupe PS à l'Assemblée nationale, chargée de la politique de l'âge, elle avait d'ailleurs critiqué, durant la campagne, le report des débats sur la dépendance.

Famille et handicap

Peu connue au-delà des limites du 4e arrondissement de Paris, dont elle occupe le fauteuil de maire depuis 2001, Dominique Bertinotti, 58 ans, se penchera pour sa part sur les questions familiales. Une fonction qu'elle pourrait marquer de son empreinte si elle parvient à concrétiser  ses promesses, puisqu'elle a déjà pris position en faveur du mariage et du droit à l'adoption pour les couples homosexuels.
Quant à Marie-Arlette Carlotti, elle s'est, jusqu'à présent, surtout distinguée par un engagement local - et en particulier par une opposition marquée au président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini -. Si elle n'est pas une spécialiste des questions liées au handicap, cette Marseillaise de 60 ans s'est cependant frottée aux dossiers sociaux dans le cadre de son mandat de conseillère générale. Mais elle a aussi fait savoir qu'elle restait dans la course à la députation, faisant ainsi dépendre son avenir au ministère de ce résultat électoral.

Travail, emploi, formation...

En parallèle de ce pôle social, qui concentre à lui seul près d'un quart des 17 femmes de cette équipe ministérielle paritaire, plusieurs dossiers chauds à forte dominante sociale attendent Michel Sapin, 60 ans, au Travail, à l'Emploi, à la Formation professionnelle et au Dialogue social.
En tandem avec Marisol Touraine, cet élu de l'Indre - déjà vu aux affaires dans les cabinets Cresson et Bérégovoy (1991-1993) puis Jospin (2000-2002) - doit s'atteler rapidement, avec les partenaires sociaux, à un projet de décret permettant aux salariés ayant commencé à travailler à 18 ou 19 ans et cotisé 41 annuités, de partir à la retraite dès 60 ans.
Les organisations syndicales sont également impatientes de reprendre les négociations sur les accords de compétitivité-emploi et plus généralement de sauvegarde de l'emploi.

Celle que l'on n'attendait pas... là

Parmi les autres protagonistes nommés par le Premier ministre, la surprise est venue du ministère de Logement, dont les clefs ont été remises à l'écologiste Cécile Duflot, 37 ans, que l'on n'attendait pas forcément là, et qui se voit adjoindre l'Egalité des territoires, un signe plutôt positif en termes de prise en compte globale des questions de logement et d'urbanisme.
Ce qui doit finalement convenir à cette urbaniste de formation, élue locale de la banlieue parisienne (Val-de-Marne), qui s'est rapidement positionné, en tant que ministre, en faveur d'un encadrement des loyers. A ses côtés, le socialiste François Lamy, bras droit de Martine Aubry, grande absente de ce gouvernement, a été nommé ministre délégué chargé de la Ville.
Autre proche de la première secrétaire du PS, l'élue du Finistère qu'est Marylise Lebranchu, 65 ans, écope, pour sa part, du poste de ministre de la Réforme de l'Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique.

Celui qui s'y voyait déjà

Plus attendu, Manuel Valls s'est logiquement emparé de l'Intérieur, le fauteuil ministériel qu'il convoitait sans s'en cacher. La sécurité est en effet l'un des thèmes de prédilection de cet élu francilien (Essonne) de 50 ans, souvent classé à l'aile droite du Parti socialiste et qui revendique une position "libérale" au sein de sa famille politique.
A 60 ans, la Guyanaise Christiane Taubira (PRG) inaugure à la Justice sa première expérience ministérielle, à laquelle son cursus en sciences économiques, en agro-alimentaire, en sociologie et en ethnologie afro-américaine ne la prédestinait pas.

Une place pour l'ESS, la vie associative...

Députée de Cayenne depuis 1993, elle a indiqué que ses priorités iraient, notamment, à la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs et au rétablissement du délit pénal de harcèlement sexuel - en partenariat avec les services de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, porte-parole du gouvernement et accessoirement benjamine de l'équipe, du haut de ses 34 ans.
Sans oublier les portefeuilles confiés à Benoît Hamon, 45 ans, ministre délégué chargé de l'économie sociale et solidaire (ESS) auprès du ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, à Valérie Fourneyron, 52 ans, ministre des Sports et de la Jeunesse mais aussi de l'Education populaire et de la Vie associative et enfin à la Parisienne d'origine guadeloupéenne George Pau-Langevin, 63 ans, ministre déléguée chargée de la réussite éducative aux côtés de Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale.

A.S.

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