Qui n’a pas souvenir, au moment d’enfourcher pour la première fois sa bicyclette, de l’aide apportée par un accompagnateur bienveillant en mesure de lui donner confiance, car ayant lui-même surmonté autrefois la peur de se lancer ? C’est de cette image du cycliste en herbe que s’est inspiré Le Petit Vélo jaune pour se nommer. Le principe : s’appuyer sur l’expérience de ses pairs pour réussir à s’engager sereinement dans l’aventure familiale. L’association bruxelloise, qui fête ses dix ans, accompagne de jeunes parents isolés, en difficulté ou en situation d’épuisement, de précarité financière ou sociale.
Un binôme inédit
Un coup de pouce précoce puisqu’il peut débuter dès la grossesse. Toutes les personnes ayant un enfant de moins de 3 ans, mères célibataires comprises (71 % des bénéficiaires sont solos), sont concernées par le dispositif. Quelque 293 personnes, dont 165 enfants, ont été suivies en 2023.
Mis en lien par des professionnels, une famille et un bénévole ayant lui-même rencontré des épreuves en devenant parent créent un binôme de pair-aidance. Suivant un système de poupées russes, la personne aidante, baptisée « coéquipier », est encadrée, formée et soutenue par 12 référentes-duo, bénévoles ayant une expérience dans le milieu psycho-social, elles-mêmes pilotées par des coordinatrices professionnelles. Le bénévole se rend au domicile de la famille plusieurs heures par semaine pendant un an afin de bâtir une relation d’égal à égal fondée sur la solidarité et le non-jugement. Aider les parents dans leurs démarches administratives, donner des repères éducatifs, redonner confiance, partager son expérience ou simplement offrir une présence et une écoute sont autant de missions du coéquipier. Le duo part aussi à la découverte du quartier, pour dénicher les ressources utiles à la famille et la guider vers l’autonomie. Un tandem bienvenu, à l’heure où la mort du jeune Nahel a relancé la question des carences du système de soutien à la parentalité en France.
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