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Cambodge : la protection de l’enfance enfin considérée

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Crédit photo AFP
Dans un pays gangrené par toutes les formes de maltraitance contre les enfants – violences physiques, psychologiques et sexuelles –, les autorités ont accepté les recommandations formulées par le Comité des droits de l’enfant des Nations unies. Reste à passer aux actes.

Il ne s’agit pour le moment que d’un engagement de pure forme, mais les autorités ont semble-t-il enfin pris la mesure de la situation dramatique de la protection de l’enfance au Cambodge. A l’occasion d’une table ronde tenue le 21 juillet dernier à Phnom Penh, la capitale cambodgienne, et consacrée aux recommandations formulées par le Comité des droits de l’enfant des Nations unies, des représentants officiels ont reconnu le besoin urgent de réformes, tout en mettant en avant les efforts du gouvernement pour établir des programmes visant à améliorer le bien-être des plus jeunes et des plus démunis dans le royaume. « Le Cambodge a accepté les 48 recommandations du Comité et nous en avons discuté aujourd’hui », a ainsi déclaré Nim Thot, secrétaire d’Etat permanent au ministère des Affaires sociales, des Anciens combattants, de la Réhabilitation des jeunes et président du Conseil national cambodgien pour les enfants (CNCC). « En ce qui concerne nos objectifs futurs, [nous] ferons pression pour la mise en œuvre de toutes ces recommandations en préparant une circulaire gouvernementale et en la distribuant à tous les ministères et institutions concernés », a-t-il ajouté, cité par le quotidien cambodgien The Phnom Penh Post.

Vers une loi sur la protection de l’enfance

Parmi celles-ci figurent l’adoption d’une loi globale sur la protection de l’enfance, l’établissement d’un cadre juridique complet pour l’orientation et la prestation des services de protection de l’enfance, ainsi que la désignation des rôles et responsabilités de chaque entité gouvernementale et des travailleurs sociaux : les Nations unies plaident ainsi pour un accroissement significatif des allocations dédiées à la formation et au déploiement à l’échelle nationale de tous les professionnels de la protection de l’enfance. Le gouvernement cambodgien a également promis de mettre en place un vaste programme de sensibilisation, « en coopération avec les organisations de la société civile et en renforçant l’engagement des médias et des [réseaux] sociaux, afin de faire en sorte que la Convention adoptée soit largement connue des enfants, des parents et du grand public ».

En effet, les autorités ont déjà fait adopter une série de lois relatives aux droits de l’enfance : elles sont censées lutter contre les châtiments corporels, l’exploitation et les abus sexuels. Des « progrès considérables réalisés entre 2011 et 2022 » ont été salués par la représentante de l’Unicef au Cambodge, Foroogh Foyouzat.

Un nombre élevé de naissances non enregistrées

Parmi les freins constatés par les experts de l’ONU mandatés par le Comité des droits de l’enfant, le nombre particulièrement élevé de naissances non enregistrées : ce facteur handicape considérablement l’identification et le suivi des victimes potentielles de violences et d’abus. Selon leurs estimations, environ 30 % des naissances ne seraient tout simplement pas prises en compte, ce qui équivaudrait à 1,6 million d’enfants privés d’acte de naissance. Un phénomène qui participe au développement du business des mères porteuses et des cliniques illégales, en pleine expansion depuis 2016, et qui alimente un trafic principalement destiné à de riches clients étrangers. Là encore, Phnom Penh prépare deux nouvelles lois, l’une censée numériser le processus d’enregistrement des naissances d’ici à 2026, l’autre à lutter contre ces « maternités de substitution ». Restera ensuite à dégager des ressources financières et humaines pour les faire appliquer.

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