Difficulté à décrocher un premier poste, manque d’estime de soi à l’issue d’un burn-out ou d’un accident. Il peut être complexe de rebondir après une rupture de parcours et d’obtenir ou de retrouver un emploi. Sauf si les personnes apprennent à lever les « freins périphériques » qui entravent leur insertion professionnelle. Tel est bien le propos de « Boostons les talents », un programme imaginé par la délégation girondine d’APF France handicap. La première session a eu lieu en janvier dernier, deux autres ont succédé en mars et en juin, et la dernière s’annonce pour novembre.
« Le but consiste avant tout à renforcer l’estime de soi et le pouvoir d’agir des participants », résume Hélène Cakir, cheffe de projet « emploi et mécénat ». Ainsi, durant quatre semaines, sont organisés de nombreux ateliers, le plus souvent d’une demi-journée : de théâtre, pour gagner en assurance ; de sophrologie, pour gérer le stress et les émotions ; socio-esthétique, pour apprendre à soigner son apparence. La rencontre de responsables de ressources humaines, une séance photo, quelques ateliers sur la gestion de LinkedIn complètent le programme, de même que des ateliers collectifs à l’issue de chaque semaine. « J’ai découvert la socio-esthétique, confie Nicolas Paiva, 24 ans, porteur d’une infirmité motrice cérébrale, qui a participé à la première session de janvier et cherche un emploi depuis un an et demi. J’ai compris l’importance d’arriver présentable à un entretien. Le théâtre m’a conduit à m’ouvrir à ceux qui m’entourent, moi qui me montre plutôt réservé. »
Avancer sur d’autres plans
Des professionnels extérieurs à l’association dirigent ces ateliers issus d’une entreprise d’insertion. « Boostons les talents » cible toutes les personnes handicapées, quels que soient leur âge, leur pathologie ou leur niveau de qualification. « Nous avons opéré un sourcing auprès de structures d’APF France handicap telles que nos instituts d’éducation motrice, mais aussi de partenaires comme les missions locales, le Clubhouse Bordeaux, les Cap Emploi… », détaille Hélène Cakir. Au maximum, les groupes comptent 12 participants, le seul prérequis attendu tenant « à la validation préalable d’un projet professionnel et à la volonté d’accéder à l’emploi ».
Les résultats attendus relèvent d’abord et avant tout de la capacité retrouvée à décrocher un travail, indique Hélène Cakir, qui explique que les participants reçoivent un questionnaire d’évaluation leur permettant de noter leurs acquis de 1 à 5 sur des sujets comme la confiance en soi. Certains, comme Nicolas Paiva, exercent aujourd’hui un métier. Ce qui lui offre la possibilité d’avancer sur d’autres plans : « Ce CDD en intérim m’a ouvert les portes du 1 % logement et celles des aides de l’Agefiph pour financer les aménagements de mon véhicule. Bref, cela m’a conduit à lancer plusieurs autres chantiers de ma vie. Je travaille à temps partiel, 20 heures par semaine. C’est très valorisant de gagner une part de mes revenus grâce à mon travail, et cela m’a donné un rythme de vie, ce que je peinais à conserver lorsque je cherchais un emploi. »
La délégation girondine d’APF France handicap espère voir ce dispositif reconduit au-delà de 2021. La première année a bénéficié du soutien financier d’AG2R La Mondiale. Pour l’heure, les bilans n’ont pas été établis et il faudra convaincre pour pérenniser.