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Insertion : un centre pour soutenir les très jeunes parents

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A Rennes, un centre vient en aide aux très jeunes parents (photo d'illustration)

Crédit photo Riccardo Milani / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Aide à la parentalité - A Rennes, le centre parental de l’association Essor a élargi sa prise en charge des très jeunes mères à l’accompagnement des couples et des pères mineurs ou tout juste majeurs. Une évolution qui correspond à de nouveaux besoins.

Le grand immeuble moderne qui l’abrite ne laisse rien deviner de la longue histoire du centre parental de l’association Essor, à Rennes. Ses origines tiennent à l’action de la congrégation des religieuses de Saint-Cyr, qui ont accueilli jusqu’à la fin du XIXe siècle des jeunes filles en situation d’exclusion pour les « ramener aux bonnes mœurs ». L’institution s’est transformée dans les années 1970 en établissement doté d’équipes professionnelles et destiné à soutenir les très jeunes mères. Depuis un an et demi, le centre accueille également des couples et des pères isolés, repérés et envoyés par le centre départemental d’action sociale d’Ille-et-Villaine ou l’aide sociale à l’enfance, via un contrat administratif – quand les jeunes parents le souhaitent – ou un placement par mesure judiciaire, si le juge le décide.

Séjours pouvant durer trois ans

Une ouverture qui correspond à de récents besoins sociétaux, soulignés par la loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant. Cette loi a introduit un nouvel article L. 222-5-3 dans le code de l’action sociale et des familles permettant l’accueil en centre parental de l’enfant avec ses deux parents. « Avant, nous accompagnions les mères dans l’exercice de la parentalité, et nous avions noté ces nouvelles demandes de jeunes pères qui souhaitaient être présents pour leur enfant et se raccrochaient à cet accompagnement, explique Katell Kerdodé, directrice du centre. Maintenant, nous pouvons les intégrer officiellement et les aider à construire leur famille. Nous intervenons aussi pour les jeunes familles homoparentales sans soutien ou les pères isolés. »

Treize « unités familiales » sont ainsi accueillies pour des séjours pouvant durer jusqu’à trois ans, dans les cinq studios intégrés au dispositif ou dans les appartements disséminés à proximité, au cœur de la ville, selon leur degré d’autonomie. « Notre porte d’entrée, c’est le travail sur la parentalité. On leur propose ensuite un accompagnement social global à la carte, en fonction des situations », complète la directrice. Un trio de référence suit ainsi chaque jeune parent ou couple : un éducateur spécialisé, un éducateur de jeunes enfants, et une conseillère en économie sociale et familiale. Une infirmière puéricultrice et des surveillants de nuit complètent l’équipe.

Répondre aux besoins de son bébé, se prendre en charge, régler des questions administratives, obtenir un logement, une formation, un travail, organiser sa semaine, sa vie avec son enfant, prendre confiance en soi. Autant d’objectifs que le centre permet d’atteindre, grâce à un étayage pluridisciplinaire, une halte-garderie, des échanges dans la grande pièce à vivre et la cuisine collective. Depuis fin 2020, les demandes ont explosé et le délai d’admission est passé de six mois à un an d’attente, pour un public majoritairement âgé de 16 à 19 ans. « Avec la pandémie, souligne Katelle Kerdodé, on compte de plus en plus de situations de grande précarité, d’isolement, de jeunes en grande difficulté, car ils ne disposent pas des ressources familiales et environnementales pour accueillir un enfant. Ils ont besoin d’un “coup de pouce” pour démarrer dans la vie. Les demandes concernent également des mineurs non accompagnés [MNA], et de plus en plus de jeunes femmes souffrant de troubles psychiatriques. »

Large réseau de partenaires

La structure travaille ainsi en lien étroit avec un réseau de partenaires : médecins, centres de protection maternelle et infantile, services de psychiatrie et services administratifs selon les cas. « Nous orientons certains couples vers un médiateur familial. Pour les MNA, le travail administratif avec la préfecture et l’Ofpra [Office français de protection des réfugiés et apatrides] pour la régularisation des papiers prend beaucoup de temps, affirme la directrice. Enfin nous avons accueilli dernièrement un jeune père seul en grande précarité. Sa compagne n’était plus en capacité de s’occuper de leur bébé, elle a été internée en hôpital psychiatrique et il s’est retrouvé à la rue car l’appartement était à son nom. » Pour les équipes du centre parental, l’idéal reste pourtant de recevoir le ou les parents en fin de grossesse, pour préparer la naissance. Un accueil précoce de plus en plus compromis par l’afflux des demandes.

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