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Confinement : dégradation de la santé des enfants en bas âge et des femmes enceintes

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Bébé famille détresse parentale pleurs

Photo d'illustration

Crédit photo Cultura Creative via AFP
La Ville de Paris a réalisé deux enquêtes dans les crèches municipales, les établissements d’accueil de la petite enfance et les services de la protection maternelle et infantile (PMI), pour évaluer les conséquences du premier confinement sur la santé des femmes enceintes et des enfants en bas âge. Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire en livre une synthèse aux résultats attendus : l’impact a été négatif sur tous ces publics mais variable selon les conditions de vie.  

Le Haut Conseil de la santé avait alerté, pendant le premier confinement du 17 mars au 11 mai 2020, sur ses conséquences à venir sur le mode de vie des enfants et leur santé physique et mentale.

La Ville de Paris a donc réalisé en octobre et novembre dernier, soit cinq et six mois après la fin de cette période, une enquête par questionnaire soumis physiquement aux parents et aux femmes enceintes suivis par les centres de protection maternelle et infantile (PMI), et une autre enquête envoyée par mail aux usagers des crèches municipales.

Quelques différences apparaissent entre les usagers des crèches et des PMI, que les auteurs attribuent aux différences de conditions et de niveaux de vie de ces deux publics, ainsi qu’aux limites de la consultation par mail des usagers des crèches, qui exclut de fait les familles précaires. Mais le constat global est sans appel : au moins 20 % des parents des crèches et 25 % des parents usagers des PMI ont constaté un impact négatif du premier confinement sur les indicateurs étudiés de la santé des enfants : augmentation du temps passé devant les écrans, modification de l’appétit, apparition de troubles du sommeil ou difficultés relationnelles parents-enfants.

Persistance des conséquences négatives

Dans les PMI, la fréquence de ces indicateurs négatifs était plus élevée pour les familles en logement « très social ». Au contraire, dans les crèches, la fréquence de certains d’entre eux était plus faible pour les familles qui ont vécu le confinement en dehors de leur logement habituel (résidence secondaire ou hébergement chez des proches). Plusieurs facteurs impliquent un vécu plus difficile des familles : l’absence du conjoint, la présence d’un seul adulte dans le logement, et un logement d’une seule pièce.

Parmi les femmes enceintes, 68,8 % ont déclaré avoir été particulièrement inquiètes pendant cette période, et des prestations de santé ont été annulées pour 29,5 % d’entre elles.

A noter la persistance, cinq mois après le confinement, de conséquences négatives pour au moins 20 % des enfants, et jusqu’à 38 % pour les troubles du sommeil. En ce qui concerne la modification de l’appétit, constatée pour 17 % des familles des crèches et 48 % du public des PMI, les auteurs du Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire l’interprètent par différentes hypothèses : « un stade de croissance différent lié à l’âge des enfants, une activité physique différente liée aux conditions de confinement et enfin des troubles liés à l’anxiété ». Pour les familles en logement social, « la difficulté d’obtenir des produits alimentaires (42,3 %) s’explique probablement par le fait que les associations ont été immobilisées et n’ont plus assuré l’aide qu’elles apportaient auparavant, particulièrement au début du confinement, mais aussi par des baisses de revenus des populations concernées ».

Enfin, ils rappellent que les parents ont été mis en difficulté par le stress dû à l’isolement social et aux incertitudes sur le futur, mais aussi par la fermeture des lieux d’accueil qui a conduit certains à une détresse parentale. Ces phénomènes étant majorés pour les familles globalement plus vulnérables des PMI aux conditions de vie plus précaires, et parfois encore davantage fragilisées par une perte d’emploi précaire.

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