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C'est parti pour des "états généreux" pour l'enfance au long cours

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Annoncés en avril dernier, les "états généreux" pour l'enfance ont été officiellement lancés mercredi 26 mai par près de 80 organisations venues d'horizons divers, avec notamment la tenue, près du Jardin des Tuileries à Paris, d'un forum-goûter géant destiné à porter à la connaissance du plus grand nombre, et en particulier des élus de la République, les doléances rassemblées par le collectif en faveur de l'élaboration d'une véritable politique globale pour l'enfance.
Une demande d'ailleurs conforme à l'une des principales préconisations formulées par le comité des droits de l'enfant des Nations unies, après l'audience de la France, il y a un an jour pour jour, sur son application de la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE).
L'initiative des associations - qui "témoigne d'une réelle attente d'un changement de politique en direction des enfants", a indiqué Sophie Graillat (DEI France) - vient ainsi répondre aux états généraux de l'enfance lancés en février dernier par le gouvernement, dans des conditions vivement contestées - notamment en raison de la feuille de route restrictive que leur avait assignée en novembre le chef de l'Etat - et dont la clôture, d'abord annoncée pour avril, a été reportée au 16 juin prochain.

Une démarche dans la durée

Aucun calendrier n'a en revanche été déterminé pour ce qui est des "états généreux", appelés à se dérouler sur le long terme, avec différentes manifestations prévues sur le terrain à l'initiative des organisations parties prenantes.
Amorcée le 10 mars dernier, la démarche a permis de réunir en un temps record plus d'une centaine de contributions écrites, aujourd'hui publiées "telles quelles", dans une "hétérogénéité souhaitée" et assumée, sous forme d'un "cahier de doléances" qui reflète ainsi la diversité d'expression des signataires, a notamment souligné mercredi 26 mai devant la presse Sylviane Giampino (Anapsy-PE et "Pas de zéro de conduite").

Des états généraux "pitoyables"

"Je suis émerveillé par la quantité du travail effectué en si peu de temps pour faire contrepoids aux états généraux de l'enfance tout à fait pitoyables", a renchéri le pédopsychiatre Bernard Golse, en déplorant les orientations actuelles de la politique de l'enfance, qui font fi de l'enfant en tant que "sujet, personne en devenir", alors que, selon lui, "toute politique de l'enfance qui le 'chosifie' est vouée à l'échec".
Une position partagée par le président de DEI France, Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny, qui qualifie lui aussi les états généraux de l'enfance organisés par le gouvernement de "caricature qui nous renvoie 20 ans en arrière" sur la question.
A contrario, "les 'états généreux' pour l'enfance contribuent à recréer une dynamique associative, et pourquoi pas politique, sur un thème en déliquescence depuis 20 ans", ce qui a notamment eu pour conséquence une fâcheuse tendance à considérer que "les enfants ont d'abord des devoirs avant d'avoir des droits".

Des jeunes "fauteurs de troubles"

Pour la Ligue des droits de l'Homme (LDH) enfin, Françoise Dumont a d'ailleurs resitué la démarche des "états généreux" dans le contexte plus général des menaces qui pèsent actuellement sur "un certain nombre de droits et de libertés, y compris en direction des jeunes", dont tous les intervenants ont déploré à quel point ils étaient aujourd'hui systématiquement présentés par les pouvoirs publics "comme une charge, un poids dangereux, des fauteurs de troubles" et jamais comme une chance pour la société, dont ils sont pourtant l'avenir.
Et de rappeler, au nombre des différents symptômes de cette dérive, la suppression de plusieurs contre-pouvoirs ayant fait entendre des critiques à cet égard, à commencer bien sûr par la défenseure des enfants, dont les participants aux "états généreux" pour l'enfance ont une fois de plus regretté la disparition annoncée, ainsi que celle de la commission nationale de déontologie et de sécurité (CNDS) et éventuellement de la HALDE.

Contact : etats.genereux.enfance@gmail.com

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