« Ambitieux » et « inédit » : c’est ainsi qu’Adrien Taquet a présenté, le 6 mai, le plan de formation des professionnels de la petite enfance conduit avec Marine Jeantet, déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté. Ainsi, 600 000 professionnels du secteur pourront « mettre leurs pratiques à jour du dernier état des connaissances scientifiques en matière de développement de l’enfant ». Cela concerne non seulement les salariés et agents des établissements d’accueil du jeune enfant, mais aussi les assistantes maternelles, les gardes à domicile et les animateurs des relais d’assistants maternels, pour « une plus grande unité du monde de la petite enfance » et une meilleure qualité d’accueil.
Or, comme le soulignent différents rapports du HCFEA (Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge) et de la commission des « 1 000 jours » sur lesquels ce plan de formation s’appuie, un accueil de qualité de la petite enfance permet de réduire les inégalités qui s’installent dès le plus jeune âge : « On estime qu’à l’arrivée en CP, un enfant vivant sous le seuil de pauvreté maîtrise mille mots de moins qu’un autre enfant », rappelle Marine Jeantet lors d’un point presse. La fréquentation d’un mode d’accueil favorise, d’après les études, le développement cognitif, social et affectif, la relation d’attachement parent-enfant et l’adaptation scolaire. Il s’agit donc de développer les compétences des professionnels suivant sept thématiques : le langage, l’alimentation et la nature, l’art et la culture, l’accueil occasionnel, la prévention des stéréotypes, l’accueil des parents et, enfin, le numérique.
D’ici à 2022, le gouvernement a pour objectif de former 200 000 professionnels, grâce à un budget de 37 millions d’euros. Ce qui ne représente que 185 € par professionnel. Pour lever les freins à la formation – la préoccupation financière, l’absence d’information claire et la difficulté à se faire remplacer –, il prévoit un volet national pour réduire les coûts grâce à des accords avec les branches et les opérateurs du secteur, un volet territorial pour aider au remplacement des départs en formation et favoriser l’émergence de projets locaux, ainsi que la création d’une plateforme numérique d’information. Un comité de pilotage national sera mis en place pour s’assurer du bon déploiement de ce plan de formation.