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ASE : prévenir les « sorties sèches » des jeunes majeurs

La HAS suggère une évaluation de la situation dès l'âge de 16 ans.

Crédit photo Canva

La Haute Autorité de santé (HAS) vient de publier toute une série de « bonnes pratiques » pour soutenir la transition vers l'autonomie des jeunes adultes sortant des dispositifs de protection de l'enfance. Un « enjeu majeur » pour un public qui cumule souvent les vulnérabilités.  

« Plus de 35 000 jeunes bénéficient d’une mesure de protection de l’enfance », rappelle la Haute Autorité de santé (HAS). Des jeunes souvent confrontés à des situations familiales précaires et à des traumatismes, qui se retrouvent brutalement livrés à eux-mêmes une fois leur majorité atteinte. « On demande à ces jeunes qui ont longtemps été accompagnés par l’ASE, d’être, à peine devenus majeurs, plus vite autonomes, débrouillards, que les autres jeunes de leur âge, constate Sylvie, assistante sociale depuis plus de dix ans au sein d'un service d'aide sociale à l'enfance à Lyon. Se pose la question centrale de l’autonomie financière, la stabilité locative, mais surtout psychologique. Et, paradoxalement, même si l’ASE a des vertus protectrices, elle peut elle aussi, malgré elle, générer une rupture lors de la fin du suivi. » Une de plus.

Evaluer la situation dès 16 ans

Afin de mieux les accompagner vers l'autonomie, la HAS publie un ensemble de recommandations, émanant de jeunes adultes (anciennement ou actuellement suivis par l'ASE) et de professionnels. Celles-ci détaillent des mesures de soutien jugées appropriées pour chaque phase de leur parcours. Ainsi, il est suggéré d'anticiper tout risque de précarisation, en procédant à « une évaluation de (leur) situation dès l'âge de 16 ans », afin de connaître leurs aspirations, leurs exigences et leurs atouts.

Pour que le jeune soit « acteur dans son propre projet », la HAS propose la tenue d'un entretien préparatoire à l'autonomie (aux environs de 17 ans) et la formalisation de son plan d'accompagnement autonomie (PAA), à réajuster en fonction des évolutions du jeune. Ses éventuelles « vulnérablités », telles qu'« une parentalité précoce, une situation de handicap, ou de troubles psychiques », devront être également prises en compte, précise l'instance.

Six outils sont dédiés à la mise en œuvre de ces bonnes pratiques :

  • un logigramme consacré aux étapes de l’accompagnement administratif du jeune majeur ;
  • un logigramme reprenant le parcours judiciaire ;
  • une check-list des démarches à engager pour les jeunes à partir de 16 ans ou 18 ans ;
  • une boite à outils (ressources à mobiliser sur différentes thématiques : évaluation de l’autonomie, scolarité et insertion professionnelle, santé…) ;
  • une frise du temps à remettre aux jeunes ;
  • une présentation de certains dispositifs d’accompagnement dédiés aux adolescents et jeunes majeurs.

Ces recommandations - qui seront déclinées en webinaire le 28 mars prochain – ne seront applicables, selon la HAS, « uniquement si les moyens suffisants sont mis à disposition des établissements et des services, avec un soutien renforcé des professionnels ».

Une condition que Sylvie, l'assistante sociale, approuve :  « Les dispositifs d'accompagnement doivent être repensés et renforcés, en tenant compte des besoins spécifiques de ces jeunes majeurs, en favorisant un accompagnement qui intègre le soutien psychologique, l'éducation, la formation professionnelle et l'accès au logement stable. Aller au rythme des jeunes est primordial car les transitions abruptes peuvent engendrer un sentiment d'isolement et de fragilité qui augmente le risque de marginalisation sociale. »

 

 

 

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