« Les chiens de SDF sont malheureux car leurs maîtres les négligent, voire les maltraitent ! »
Les cas de maltraitance demeurent rares — les maîtres étant généralement très attentifs à leurs animaux, comme l’affirme Imed Jendoubi, du C.H.R.S Carteret (Lyon). « Depuis 2015, date à laquelle j’ai intégré la structure, je n’ai été témoin que de deux personnes qui ne s’occupaient pas correctement de leur chien. » Que ce soit en matière de soins ou d’alimentation, ils font très souvent passer l’animal avant eux, renchérit Coline Namer, éducatrice spécialisée (La Maison de Rodolphe, Lyon) : « Autant le maître peine à respecter ses propres protocoles sanitaires sur le long terme quand il est sous addiction ou souffre d’une pathologie psychiatrique, autant il n’oublie jamais les rendez-vous vétérinaires. Et lorsqu’il a une chambre, c’est bien souvent le chien qui dort dans le lit et lui, par terre ! ».
Bien entendu, les personnels doivent se montrer extrêmement vigilants et condamner toute forme d’agressivité — le travail de réinsertion consistant également à veiller sur le bien-être de l’animal. La maltraitance peut être due à des troubles psychologiques, des pathologies liées à l’alcool et/ou à la drogue dont souffrent nombre de personnes accueillies, voire tout simplement à l’ignorance des besoins fondamentaux de l’animal (voir encadré). « Si celui-ci n’est pas en situation d’urgence absolue, il faut, dans un premier temps, toujours privilégier le dialogue avec le maître, préconise Laurent Ghizzo, responsable du service de l’accueil de jour et du C.H.R.S La Maison de Rodolphe (Lyon). Mais au bout de deux à trois mises en garde non suivies d’effets, et à la moindre suspicion de maltraitance avérée, l’animal doit lui être retiré. »
▸ avoir accès à une nourriture adaptée et à de l’eau
▸ avoir accès à un environnement adapté lui permettant de s’abriter des éléments
▸ ne pas être exposé aux souffrances, aux blessures et aux maladies
▸ pouvoir exprimer un comportement naturel sans être soumis à la peur et au stress
Le code pénal punit les sévices graves ou les actes de cruauté envers les animaux domestiques. Quant au texte de loi du 30 novembre 202A, visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes, il durcit les sanctions dans certains cas.
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Extrait de « Prendre soin de son chien », guide pratique réalisé par l’IFAW - Fond international pour la protection des animaux