Qu’en est-il lorsqu’ils ces binômes se mettent en quête d’un toit ? « L’épidémie de Covid a redonné un coup de projecteur supplémentaire sur cette problématique, rappelant, s’il était besoin, la nécessité d’avoir des dispositifs adaptés aux SDF accompagnés d’un animal dans les centres d’hébergements, surtout quand on sait le rôle que celui-ci joue dans leur quotidien, » dit Nathalie Latour, directrice de la Fédération des acteurs de la solidarité (F.A.S), réseau généraliste de lutte contre les exclusions.
Contrairement aux idées reçues, l’obstacle majeur auquel le maître doit faire face n’est pas de trouver un moyen de subsistance pour son animal, mais bel et bien un hébergement ou un logement susceptible de les accueillir l’un et l’autre. L’enjeu devient crucial chez les personnes dont l’état exige un lit d’accueil médicalisé (LAM). « La création d’établissements spécifiques devrait s’imposer, » souligne Imed Jendoubi, chef de service au C.H.R.S Carteret (Lyon), faisant allusion au dispositif de 25 lits imaginés par l’association Basiliade (vainqueur de l’appel à projets de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes) dans la Métropole de Lyon.
Article L 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Aucune exigence particulière ne peut être invoquée pour contourner cette obligation générale, pas même la présence d’un animal puisque « l’hébergement prend en compte, de la manière la plus adaptée possible, les besoins de la personne accueillie, notamment lorsque celle-ci est accompagnée par un animal de compagnie. »
Malgré l’accueil inconditionnel prévu par la loi, seuls 30 % des établissements sociaux destinés, entre autres, à l’accueil et l’hébergement des personnes en situation d’exclusion proposent un accueil intégré du couple homme-chien (étude IPSOS IFAW « Leviers et freins à l’accueil des chiens » Juin 2012).