Les jeunes adolescents sont souvent submergés d’émotions diverses qui les amènent souvent à reprendre les relations qu’ils avaient avec leur doudou dans leur toute petite enfance, au point parfois de dormir avec eux. Ils recherchent dans l’animal un confident, un déversoir de colères, de déceptions, de chagrins. Quand l’adolescent grandit, vers 15 ans, l’animal redevient pour lui ce pour quoi il est fait, sans perdre son côté affectif.
Chaque animal occupe une place particulière dans l’imaginaire de l’enfant. L’animal qui fait peur est le loup avec ses grandes dents ; il symbolise l’agressivité orale. Le loup a toujours été l’animal effrayant dont se servaient jadis les parents pour amener l’enfant à rester près d’eux. Un autre animal a d’ailleurs cette même fonction de susciter l’effroi : le crocodile. Le loup et le crocodile sont les deux animaux qui excitent un fantasme de dévoration. À l’opposé, il y a les animaux humanisés, ou à forme humaine, comme l’ours qui génère la sympathie. Il se tient debout, il est velu, a un côté bon enfant. Il est d’ailleurs souvent transformé en doudou.
D’autres animaux, comme les oiseaux, intriguent les enfants parce qu’ils ont le pouvoir de voler. Le cheval, qui est grand, fort et galope est aussi fascinant, même si cette fascination est ambiguë : quand un enfant monte sur le dos d’un poney pour la première fois, il n’est qu’à moitié rassuré. C’est d’ailleurs l’adulte qui, par son attitude calme, peut le tranquilliser. D’autres animaux encore sont représentés par leur fonction : la vache est indissolublement liée au lait qu’elle produit. C’est l’animal nourricier. Les dauphins sont sympathiques mais les enfants n’en ont pas l’expérience directe, ils les connaissent plutôt à travers les livres, les dessins animés ou les films. C’est un animal culturel. Les tortues sont généralement très appréciées, elles ont une carapace, la capacité de rentrer dans leur maison et de disparaître, elles sont placides et lentes. Les enfants peuvent les toucher sans danger, mettre le doigt dessus sans les blesser.
Certains animaux relèvent du conte comme les dinosaures. Ce sont de gros animaux, qui ont vécu il y a très longtemps et qui ont disparu. Ils mobilisent les fantasmes de l’enfant. Comme les adultes, les dinosaures sont grands et forts mais peuvent mourir, disparaître. D’où venaient-ils, où sont-ils partis, pourquoi ont-ils disparu ? Ces questions mobilisent ce que l’on appelle le fantasme des origines et celui de la destinée.
L’enfant est dans un rapport à l’animalité affectif et immédiat. Avec les années, ce rapport devient ensuite plus intellectuel, plus cognitif, plus utilitaire. À la campagne, les enfants voient l’utilité des animaux (vaches, moutons, animaux de la ferme); en ville ils voient les chiens d’assistance, etc.
La perception de l’animal dépend également des différences culturelles ou religieuses. Certains animaux sont sacrés comme en Inde, d’autres proscrits comme dans l’Islam.