Dans les actions de médiation animale avec les enfants, les animaux les plus fréquemment rencontrés sont le chien, le cheval ou le poney, mais aucun animal n’est particulièrement prescrit pour soulager tel ou tel type de problème. La réussite de l’action menée dépend avant tout de la qualité de l’adulte qui intervient comme médiateur entre l’enfant et l’animal. Il est d’ailleurs souhaitable qu’il y ait deux adultes, au moins lors des premières séances : l’un maîtrisant les rapports avec l’animal choisi et l’autre compétent dans le rapport à l’enfant. Le professionnel spécialiste de l’animal choisira celui dont le caractère correspond le mieux à l’enfant.
Qu’est-ce que la médiation ? C’est trouver un objet tiers avec lequel l’adulte se sent à l’aise et a une certaine compétence pour mettre un enfant en situation d’investir de plaisir cet objet, de se découvrir des capacités qu’il n’imaginait pas.
Beaucoup de thérapeutes souhaitent aujourd’hui associer des animaux à leur pratique mais il faut se garder de croire que la simple mise en relation d’un enfant et d’un animal suffit à régler tous les problèmes. Un pédopsychiatre ne peut pas s’improviser équithérapeute. Il faut avoir suivi une formation pointue pour être en mesure de respecter à la fois l’intérêt du patient et le bien-être de l’animal.
Si l’adulte ne connaît pas le cheval et n’a pas de plaisir à travailler avec lui, le cheval ne sera pas un bon médiateur. On ne prend pas plaisir à aller à la piscine avec un adulte qui a peur de l’eau ! La spécificité de l’animal comme médiateur est le fait qu’il est vivant. Et l’enfant doit d’abord surmonter sa peur, ce qui représente une première victoire, une première étape valorisante, un petit caillou blanc pour retrouver son chemin dans sa vie. Quand on a quinze ou seize ans, qu’on n’a traversé que des épreuves négatives et qu’on vit soudain une expérience positive - tenir un cheval, sauter un obstacle, faire une grande promenade avec un chien – la confiance en soi renaît et c’est peut-être le début de quelque chose.
Avec un objet médiateur inerte, on donne au jeune la possibilité de formuler une chose qui était enfouie quelque part, c’est un travail d’expression de soi. Avec un animal, on change de registre et on passe dans le rapport à l’autre, la découverte de la relation.
Quand on travaille avec un adolescent, on lui propose souvent de tester deux ou trois activités de médiation différentes. L’une fait intervenir un objet inerte (dessin, sculpture...), l’autre un objet social (activité sportive...) et la dernière un animal. Cela permet de voir quelle action est la mieux adaptée à la personne.
La médiation animale permet de diminuer certains symptômes et d’atténuer l’angoisse. On ne peut cependant pas parler de thérapie, c’est toute la différence entre le soin et le traitement (care vs. cure).