L’animal n’est ni un médicament, ni un thérapeute, c’est un médiateur. La présence conjuguée d’un animal et d’un tiers expérimenté est de plus en plus souvent partie prenante des actions éducatives, sociales et pédagogiques. La médiation animale est au cœur de cette problématique qui doit combiner l’exploitation programmée des capacités d’aide de l’animal et la finesse d’une relation tissée entre des êtres vivants. L’objectif assigné aux actions de médiation animale est d’abord de renforcer et compléter l’action entreprise par les professionnels en faveur de populations confrontées à des handicaps sociaux, physiques, mentaux, sensoriels ou psychiques. La qualité de l’apport de l’animal médiateur dans un programme de prise en charge repose ainsi sur la pertinence des objectifs et des moyens permettant d’organiser, de mettre en œuvre et d’évaluer l’action entreprise. Les activités de médiation animale sont, pour l’immense majorité d’entre elles, désormais portées par des structures sanitaires, sociales ou médico-sociales dont l’évolution professionnelle et technique permet quotidiennement de réussir l’interaction efficacité/ affectivité.
La profession initiale de l’intervenant en médiation animale peut s’avérer déterminante : selon qu’on interviendra en tant qu’orthophoniste, psychomotricien, ergo-thérapeute, kinésithérapeute, psychologue, infirmier, animateur ou travailleur social, au sein ou non d’une équipe multidisciplinaire, les qualifications à acquérir en médiation animale seront différentes. De même, la possibilité ou le choix de travailler avec tel ou tel animal, en fonction de la population concernée, du type de handicap et de structure conditionnera la forme et le contenu du programme envisagé.
Quelle que soit la qualification originelle de l’intervenant, celui-ci devra, non seulement connaître la situation de la personne en difficulté, ses troubles, ses besoins, ses comportements mais aussi avoir conscience des capacités et des limites de l’animal pour orienter – souvent avec l’appui d’un spécialiste de l’animal - le travail effectué en séance. Et prendre en compte la nécessité impérieuse de veiller à son bien-être en s’appuyant sur les lois de la protection animale, la déclaration des droits de l’animal et les compétences de professionnels de l’animal
Une première certification professionnelle a vu le jour en 2014 et elle est inscrite au répertoire des métiers : celle « d’équicien ». Si des certifications professionnelles voient le jour et si plusieurs sont en cours de création, la reconnaissance officielle et juridique des formations demeure la pierre d’achoppement du développement de la médiation animale. Pour que celle-ci s’affirme comme une véritable discipline, la priorité est donc moins aujourd’hui d’ajouter des formations aux formations mais bien d’œuvrer pour que la professionnalisation délimite et structure des champs de compétence, éclaircisse les rôles et les fonctions d’acteurs capables d’intervenir auprès de populations diverses (personnes âgées, jeunes autistes, jeunes trisomiques, personnes sans domicile fixe, détenu(e)s, etc.).
En l’absence de définition claire des compétences exigées et validées pour intervenir auprès de populations confrontées à des handicaps de natures très diverses, la médiation animale, souvent perçue comme une « sur-spécialité » professionnelle, reste la plupart du temps considérée davantage comme une pratique que comme une discipline à part entière.