Si les bienfaits procurés à l’Homme par l’animal ont été constatés depuis bien longtemps, ce n’est que très récemment dans l’histoire de l’humanité que le concept de médiation animale a commencé à être défini et théorisé.
Médiation animale, zoothérapie, ces deux termes sont indifféremment utilisés par des journalistes pour désigner ce que l’animal peut apporter d’une façon générale aux personnes en situation de fragilité psychique ou de difficulté physique.
La Fondation Adrienne et Pierre Sommer a adopté le terme de médiation animale pour désigner la recherche des interactions positives issues de la mise en relation intentionnelle homme-animal dans les domaines éducatif, thérapeutique ou social, pratiques telles qu’elles sont conduites dans les institutions éducatives et médicosociales entre autres. Deux raisons ont conduit à cette option.
La première part du constat que la présence animale apporte en soi un mieux-être aux possesseurs (effet sur le rythme cardiaque par exemple) mais ne prétend pas guérir un trouble organique ou psychique. L’apport de l’animal s’effectue sur le plan de l’émotion, du relationnel, du psychisme, du sensoriel et par un travail sur les postures en rééducation fonctionnelle avec le cheval. Ainsi, par exemple, un enfant avec autisme va-t-il communiquer avec le chien contre toute attente, la présence d’un chien réveille les émotions de la personne âgée mutique, la personne atteinte de troubles psychiques s’apaise...
La seconde raison qui nous conduit à privilégier le terme de médiation animale est la nécessaire présence et action d’un intervenant (psychologue, éducateur, psychomotricien, etc.) connaissant d’une part la situation de la personne en difficulté, de ses troubles, de ses besoins, de son comportement, d’autre part les capacités et les limites de l’animal pour orienter, seul ou avec l’appui d’un spécialiste de l’animal, la pratique lors des séances.
C’est cette mutualisation qui enrichit, au-delà de la seule présence de l’animal (chien, cheval ou âne), le contenu de l’activité éducative ou thérapeutique ; le médiateur pouvant être tour à tour l’intervenant ou l’animal. L’intervenant parce qu’il propose des activités de rencontres positives pour les uns et les autres et, dans la mesure du possible, des interprétations, des retours sur ce qui se passe. L’animal parce qu’il va déclencher, par son comportement, des réactions chez l’intervenant et le bénéficiaire des séances.
GUY COURTOIS, PRÉSIDENT DE LA FONDATION ADRIENNE ET PIERRE SOMMER DE 2003 À 2019.