Geoffroy Saint-Hilaire a défini pour la première fois l’éthologie comme « l’étude des mœurs », en 1855. Dans sa version moderne – reconnue en 1973 par les Nobel attribués à Lorenz, Tinbergen et von Frisch – cette discipline de la zoologie correspond à la recherche scientifique dévolue à « l’étude du comportement dans le milieu pertinent pour l’individu ». Dans ce cadre, l’étude du comportement des chevaux, en milieu naturel et domestique, permet de cerner des caractéristiques de cette espèce.
Il s’agit d’une espèce mobile, qui passe l’essentiel de son temps à marcher en mangeant, sociale (peu d’animaux solitaires) et qui présente une réactivité très marquée aux stimuli de l’environnement. Ses relations sociales sont surtout marquées par des affinités entre paires d’individus qui se traduisent davantage par une simple proximité spatiale que par des interactions marquées. Les contacts physiques se limitent à des « grattages mutuels » occasionnels. Comme pour d’autres espèces domestiques, l’aptitude à créer des liens a probablement contribué à la longue relation entre l’homme et le cheval.
À la frontière des univers du cheval, du paramédical et du social, un mot fascine, inquiète, fait rêver : équithérapie. Il ne figure même pas dans les dictionnaires. D’autres termes s’y amalgament : hippothérapie, thérapie assistée par le cheval, rééducation par l’équitation – ou par le cheval – activités équestres adaptées... S’agit-il de pratiques différentes ? De mots divers visant les mêmes pratiques ? Il est important de clarifier les termes définissant les relations de soin entre l’homme et le cheval. Nous reprenons ici les définitions explicitées par Isabelle Claude, Présidente de la Fédération Nationale Handi-Cheval, directrice d’Equit’Aide, formatrice Cheval Handicap.
Équithérapie est le mot le plus utilisé. Du latin equus, cheval et du grec therapeia, soin. On peut traduire ainsi : « prendre soin de la personne avec le cheval ». Or, dans notre société, donner des soins demeure l’apanage des médecins, psychologues, infirmiers, aides-soignants, ou professionnels paramédicaux. Rappelons qu’eux seuls sont habilités à prendre en charge les patients selon leur champ de compétence. La notion d’équithérapie recouvre la Thérapie Assistée avec l’Animal ou la Thérapie Avec le Cheval (TAC), terminologie employée par la FENTAC (Fédération nationale de thérapie avec le cheval).
L’hippothérapie, du grec hippo, cheval, et therapeia, soin, désigne les activités équestres à visée rééducative, envisagées sous un angle précis : il s’agit d’utiliser la locomotion du cheval au pas, en vue d’une mobilisation corporelle. L’hippothérapie intéresse surtout la kinésithérapie et la rééducation fonctionnelle.
La Rééducation Par l’Équitation (RPE) a été initiée par le kinésithérapeute Hubert Lallery, qui fut le précurseur de l’équitation thérapeutique en France. Il s’agit d’utiliser la technique équestre comme moyen de rééducation.
Avec la Rééducation Par le Cheval (RPC), on entre dans un domaine strictement thérapeutique qui intéresse la psychomotricité et la kiné. La RPC s’avère moins restrictive que la RPE.
Quant aux Activités Adaptées avec le Cheval (AAC), elles englobent les champs éducatif, sportif et de loisir sans exclure le champ thérapeutique. Initiée par l’association Handi-Cheval, l’expression s’est répandue dans l’ensemble du secteur médico-social.