Le droit – entendu comme « l’ensemble des règles qui régissent la conduite de l’homme en société, les rapports sociaux » (Littré) – apparaît souvent pour le profane comme une discipline technique, hautement complexe. L’impression est réelle mais se pencher sur la matière demeure de l’ordre du possible mais également de l’utile.
Le travailleur social, au sens large, aux prises avec des matières telles que la sociologie, la santé publique ou encore la psychiatrie, loin d’être vierge de toute connaissance juridique, est concerné quotidiennement à de nombreuses réglementations applicables à un vaste secteur. Qu’il évolue aux côtés de mineurs en danger ou d’adultes porteurs d’un handicap, de personnes sans abri, ou socialement en rupture de ban, il est naturellement confronté au droit.
Le parti pris de ce numéro juridique est le suivant : le droit, en premier ; l’action sociale et médico-sociale, en second, en tant qu’ensemble de pratiques et d’activités. Entre ces deux pôles, un trait d’union, la vulnérabilité – le pluriel s’imposant –, comme matériau, qui vise la minorité, le handicap, le grand âge, la pauvreté-précarité-exclusion... Il s’agit de marquer la rencontre entre droit et vulnérabilité, posés en regard, conditionnant l’action sociale et médico-sociale, vaste champ d’interventions ô combien cruciales.
Un premier chapitre présentera les notions fondamentales du droit qui constituent peu ou prou une partie de l’enseignement classique. Un deuxième chapitre abordera les deux matières reines du droit privé que sont le droit civil et le droit pénal, envisagées en elles-mêmes puis en prise avec la vulnérabilité. Un troisième chapitre observera la problématique plus en profondeur par le prisme d’une branche du droit encore plus spécifique venant se ranger sous la bannière des deux matières phares évoquées : le droit de l’action sociale et des familles.