Le sujet fait l’objet d’évaluations régulières. On s’arrêtera, parmi une littérature fournie, sur un rapport d’information du Sénat de mai 2021 (Rapp. inf. Sénat n° 632, session 2020-2021, 26 mai 2021).
Malgré des efforts substantiels, notamment budgétaires de la part de l’État, et des progrès (capacité d’accueil en augmentation, meilleure qualité de certains hébergements), des améliorations substantielles demeurent nécessaires. Extraits de ce rapport sénatorial :
- les limites existantes des politiques d’hébergement d’urgence ont été accentuées par la crise sanitaire, l’année 2020 ayant mobilisé de façon inédite le secteur de l’hébergement d’urgence (parc d’hébergement atteignant un niveau record, surmobilisation des acteurs, crédits en hausse) ;
- la gestion budgétaire de la politique d’hébergement mérite d’être repensée : avant même la crise sanitaire, les crédits ouverts par la loi de finances initiale n’étaient pas suffisants. Le manque d’ouvertures de crédit en 2020 a mis en difficulté les acteurs de terrain, ainsi les associations et organismes ont dû mobiliser leur trésorerie pour passer le cap de 2020 ;
- les structures d’accueil et d’orientation manquent encore de moyens indispensables (tensions visant toutes les catégories d’hébergement d’urgence, progression des nuitées hôtelières, etc.) ;
- le public sans abri demeure, certes visible, mais encore trop mal connu, d’autant que sa composition évolue ( part croissante des mineurs étrangers, des femmes victimes de violences et de familles entières) : l’information doit en conséquence évoluer et se renforcer ;
- la politique d’hébergement, afin d’éviter l’asphyxie, doit se coordonner avec les autres politiques publiques – sanitaire, social, asile – et s’orienter vers l’accès au logement, objectif ultime.
Attention, cet état des lieux du Sénat est peut-être amené à connaître des nuances dans la mesure où peu de temps après (2021-2022), l’État, au titre d’une nouvelle étape dans ses politiques publiques visant le logement des personnes précaires – dans ses deux facettes « hébergement d’urgence » et « logement pérenne » –, a initié le service public de la rue à l’hébergement (SPRL), destiné à apporter tous les remèdes nécessaires.