Face aux aléas de la vie et autres phénomènes sociaux, des mécanismes collectifs de protection ont été mis en place, qui visent à compenser leurs conséquences financières. La mise en place du système de protection sociale a permis de gérer ces « risques ». Organisé en « branches », incluant la famille (5e branche), ce système a peu à peu été complété (ex. : chômage...).
Depuis des décennies, l’environnement familial, social, économique, professionnel évolue et conduit à considérer les actions à conduire dans une logique de parcours. Au croisement des politiques publiques (action sociale, éducation, santé...) et des trajectoires personnelles, la notion de « parcours » est mise en avant pour anticiper, prendre en compte les risques de rupture et elle appelle à une nécessaire coordination dans un cadre territorial et partenarial (voir Chapitre 2).
Un parcours est défini par trois paramètres (L. Hourcade et A. Place, « La branche “famille” lance son premier “parcours usager” : l’accompagnement des séparations familiales », Informations sociales 2021/1, n° 201) :
- un événement de vie, qui est le point d’entrée dans une situation (naissance, séparation, décès...) ;
- des situations de vie, qui ouvrent droit à une prise en charge et à des offres spécifiques (monoparentalité, accueil d’un enfant en situation de handicap, naissances multiples...) ;
- des profils d’usagers, qui impliquent des vecteurs d’information et des modes de contact adaptés (difficultés dans l’utilisation des services numériques, rapport à l’administration, personne en situation de handicap).
Appliquée dans le domaine de la parentalité, la logique de parcours conduit à repérer des situations et événements qui peuvent nécessiter un soutien et un accompagnement pour préserver l’équilibre familial et renforcer l’autonomie.
La stratégie nationale de soutien à la parentalité 2018-2022 énonce huit axes principaux :
- accompagner les parents de jeunes enfants ;
- accompagner les parents d’enfants de six à onze ans ;
- accompagner les parents face aux enjeux de l’adolescence ;
- développer les possibilités de relais parental et de répit en famille ;
- améliorer les relations entre les familles et l’école, pour qu’elles construisent ensemble et en confiance une communauté éducative ;
- accompagner les conflits pour faciliter la préservation des liens familiaux ;
- favoriser le soutien par les pairs ;
- améliorer l’information des familles.
Des axes transversaux sont mis en avant, avec des enjeux et besoins spécifiques liés aux situations et aux territoires :
- parentalité et égalité entre femmes et hommes ;
- parentalité et précarité ;
- parentalité et handicap ;
- parentalité en outre-mer.
Prenant appui sur les textes applicables, dans différents
domaines concernés (code de sécurité sociale, code de l’action sociale et des familles, code de l’éducation et d’autres sources légales et réglementaires), il s’agit donc d’examiner comment, lors de la survenance de certains événements, expérimentations et innovations se concrétisent, étant souligné que la question de l’information et de l’accès aux droits reste un point sensible.